Un traitement policier identique pour tous
"La police doit réserver un traitement égal à tous les citoyens, qui qu'ils soient ou quelle que soit leur apparence", affirme l'aspirante inspectrice de police Laura De Cock. À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale le 21 mars, nous nous sommes entretenus avec Laura et d'autres collègues de la promotion 135 de l'école de police Paulo, au cours de leur formation "Holocauste, police et droits de l’homme" (HPD) sur le site de Kazerne Dossin, à Malines.
"Il n'y a pas de place pour le racisme et la discrimination à la police", déclare Dominique Van Ryckeghem, la directrice générale de la gestion des ressources et de l'information (DGR).
Dominique Van Ryckeghem a fait de la promotion de la diversité et de la lutte contre le racisme et la discrimination deux de ses chevaux de bataille : "Grâce à la formation HPD, le personnel de la police dispose de ressources pour contrer le racisme et la discrimination. Dans la société qui est la nôtre, c'est plus important que jamais. Ajoutez à cela que notre façon de travailler a changé. Une étude récente du Woolf Institute, au Royaume-Uni, a montré que le télétravail renforce les préjugés et le racisme dès lors qu'il conduit à un manque de contacts physiques avec des collègues issus d'horizons différents."
"Je songe également aux discours haineux sur Internet, qui vont de pair avec l'expansion des médias sociaux."
"À Kazerne Dossin, on tire des enseignements de mécanismes tels que l’agression collective et la pression des pairs. On apprend que l’on peut, en tant qu’individu, analyser certains faits et comportements de manière critique et autonome, et s’opposer au groupe."
L'aspirante inspectrice Paige Paridaens. Au terme de sa formation, Paige travaillera quant à elle à la zone de police Waasland-Noord.
L'aspirante inspectrice Laura De Cock. Après sa formation, Laura travaillera au niveau local pour la zone de police Maldegem.
Comprendre
Au terme de la formation HPD, l'aspirante inspectrice Paige Paridaens, de la promotion 135 de l'école de police Paulo, conclut en affirmant qu'il est capital que les policiers travaillent dans un esprit de collaboration et se respectent mutuellement : "À la police, nous travaillons pour les citoyens, mais également pour et avec nos collègues. Le vivre ensemble n'est possible que si nous nous octroyons mutuellement des droits et des libertés."
Le premier inspecteur Frédéric Jouret, qui travaille au service de surveillance des résidences royales au sein de la Direction de la protection, établit quant à lui un lien direct entre la formation qu'il a suivie à Kazerne Dossin et la discrimination : "Cette formation permet de mieux comprendre et appréhender les processus discriminatoires. Dans une société en évolution continuelle et qui a l'ambition d'intégrer les spécificités de chacun, c'est plus qu'une sensibilisation pour les intervenants, c'est une réelle plus-value."
Polarisation
Les membres du personnel – civil et opérationnel – de la police peuvent également suivre la formation "Polarisation : une menace ou une aubaine pour la police ?", toujours à Kazerne Dossin.
Le conseiller Florent Goosse, coordinateur bien-être à DGR et formateur HPD et polarisation, nous en dit davantage : "La polarisation a un impact considérable sur la police. Elle provoque des crimes de haine et porte atteinte à l'ordre public. La formation "Polarisation" offre aux collègues l’opportunité de réfléchir à leur pratique autour de cette thématique : qu’est-ce que c’est ? Comment s’installe-t-elle ? Comment y faire face ? Pourquoi est-ce important de pouvoir la reconnaître sur le terrain ?"
"Animer des groupes autour de réflexions : c’est passionnant et je n'échangerais de rôle pour rien au monde."