Importantes perquisitions ce mardi 15/02/22 matin dans un dossier international de trafic de stupéfiants

Origine du dossier

Lors de perquisitions dans un box de garage en région bruxelloise, en septembre 2020, la Police Judiciaire Fédérale découvre notamment une grande quantité d’acétone, plusieurs kilos de cannabis ainsi que des contrefaçons de vêtements de la police intégrée. Le Parquet Fédéral ouvre un dossier dont la direction sera confiée à un juge d’instruction bruxellois en décembre 2020.

L’enquête

L’enquête menée par la PJF de Bruxelles va rapidement mettre au jour un trafic international de stupéfiants dont la majorité des personnes impliquées, issues pour la plupart d’Europe de l’Est, sont domiciliés ou résident sur l’arrondissement de Bruxelles.

L’organisation a des points de chute dans la région d’ANVERS – à proximité du Port notamment – lieux d’arrivée de containers contenant de la cocaïne en provenance d’Amérique du Sud.

Très vite, l’enquête va établir un lien avec des ressortissants issus du Sud de l’Europe, appartenant au milieu mafieux limbourgeois.

Un dossier judiciaire relatif aux mêmes activités était déjà ouvert en Espagne. Une JIT (Joint Investigation Team) a donc été créée entre la Belgique et l’Espagne. L’enquête, avec l’appui d’Eurojust et d’Europol, s’est ensuite élargie à plusieurs autres pays européens.

Le dossier a été enrichi par des datas décryptées dans l’application SKY ECC qui lui ont donné une autre dimension. Des contacts ont été identifiés dans plusieurs pays d’Amérique du Sud (Brésil – Equateur – Colombie – Pérou – Bolivie et Paraguay).

Pour le transport en Europe, divers moyens étaient utilisés (véhicules avec caches – société de transport, utilisation d’avions cargo ou de jets privés et bien entendu : les porte-containers via ANVERS – ROTTERDAM – LE HAVRE et HAMBOURG).

Pratiques criminelles

Ce dossier permet d’avoir une vue globale sur les nouvelles formes que prennent les organisations criminelles. Leurs modus operandi analysés dans ce dossier ont permis d’établir une idée des modèles de fonctionnement.

Les nouvelles formes d’organisations criminelles ne sont plus exclusivement familiales ou claniques. Ce sont des joint-ventures qui, sur le modèle de société commerciales classiques, se forment suivant les besoins des organisations.

Ceci témoigne de l’agilité des organisations criminelles. Il existe un système de transfert de compétences (par exemple des « cuistots » venus d’Amérique du Sud), des réseaux où chacun fait sa part suivant son domaine (production, acheminement, transformation, distribution, etc.). Le seul moteur commun : l’optimisation des coûts et des profits.

Le comportement des meneurs d’organisations criminelles évoluent. Ils investissent dans des valeurs sûres comme l’immobilier, les sociétés légales, etc. Des crypto wallets sont retrouvés dans de plus en plus de dossiers, dont celui-ci. Il s’agit d’une tendance émergente à suivre de près qui montre la digitalisation et la modernité des organisation criminelles.

L’intervention de ce jour

Ce matin, une intervention a eu lieu dans 7 pays simultanément.

30 personnes ont été interpelées en Belgique. Elles seront présentées au juge d’instruction en charge du dossier dans les 48h. À l’étranger, une petite dizaine d’interpellations ont eu lieu jusqu’à présent.

En Belgique, 49 perquisitions ont eu lieu sous l’autorité de la PJF de Bruxelles :

• 30 sur l’Arrondissement de Bruxelles
• 1 à Sint-Pieters-Leeuw
• 1 à Sint-Niklaas
• 17 sur l’Arrondissement d’Anvers

Cette opération s’est déroulée sans incident grâce à une coopération de toute la Police Intégrée. Sur le terrain ont été déployées des équipes de la Police Judiciaire Fédérale (plusieurs PJF avec le soutien des unités spéciales de DSU, de DJSOC), de la Police Administrative (DAO pour l’appui canin, CIK pour les transports). La police locale de Bruxelles Midi, Bruxelles West et PolBru ont apporté l’appui de leurs maîtres-chiens. Nous avons pu compter sur le soutien de la protection civile et l’Office des Etrangers. Les officiers de liaison d’Europol, d’Italie et d’Espagne ont pu suivre l’opération en direct et partager les informations concernant les opérations simultanées dans les autres pays.

À la demande de la JIT, environ 60 perquisitions ont eu lieu en Espagne, Italie, Allemagne, Croatie et aux Pays-Bas.