Fiers d’être à bord !

En ce mois de mai, c’est au tour de la Police de la Navigation (SPN), qui fête ses 25 ans, d’être mise à l’honneur. Trois fiers collaborateurs nous partagent leur expérience sur les voies navigables, mais aussi en dehors : Caroline Christiaens, collaboratrice logistique, Djolien Bracke, première inspectrice, et le bien nommé premier inspecteur Daniel Schippers (Ndlr : en néerlandais, « schipper » signifie « batelier »).

Fier om aan boord te zijn!

Fiers ? Naturellement ! 

La première inspectrice Djolien Bracke travaille à la SPN de Gand depuis 2009. Elle fait partie de l’équipe d’intervention sur la terre ferme, navigue avec un patrouilleur (de 16 mètres !) et est affectée à l’assistance aux victimes. « J’ai été détachée ici immédiatement après ma formation. Cela m’a tellement plu que je suis restée, et je ne compte pas m’en aller de sitôt.» 

Si un environnement de travail maritime et portuaire vous attire, alors vous serez chez vous à la SPN. « Les tâches s’apparentent à celles de la Police Locale sur la terre ferme : intervenir en cas de bagarres, effectuer des constats d’accidents, de vol... mais aussi prendre part à des missions liées à l’élément aquatique, comme intervenir à la suite de collisions de bateaux ou s’occuper de cadavres qui remontent à la surface... », poursuit Djolien. « Bien entendu, travailler à la SPN est pour moi une grande fierté : il s’agit d’une unité spécialisée, à part, disposant d’un large éventail de possibilités et de moyens adéquats (patrouilleur, bateau pneumatique à coque rigide de type RHIB, etc.). Lorsque nous organisons des exercices communs de grande ampleur dans le cadre de la gestion négociée de l’espace public et que tout le matériel et les bateaux sont alignés, c’est assez impressionnant. C’est beau à voir. »

 

« Nous sommes là les uns pour les autres »

Avec une cinquantaine de membres du personnel, dont quelque 40 opérationnels, la SPN de Gand est une unité de taille modeste. « Nous nous entendons bien », précise Djolien. « Nous sommes là les uns pour les autres, ainsi que pour le citoyen. Notre chef nous est d’un grand soutien ; il tient compte des qualités et des souhaits de chacun. Les contrôleurs frontaliers qui veulent suivre une formation à l’étranger ont la possibilité de le faire. Celui ou celle qui montre de l’intérêt pour la circulation peut faire partie du pool ad hoc au sein du port. »

Djolien Bracke

Missions variées dans le port de Gand

Inutile de préciser que Jolien adore son métier. « Dans le port, le travail est très varié », souligne-t-elle. « De temps à autre, nous sommes confrontés à des vagues d’immigrés clandestins, ou à des criminels qui récupèrent de la drogue dans des conteneurs. Il est clair que la problématique des stupéfiants s’est étendue à Gand. Disposer d’une seule équipe d’intervention sur la terre ferme est parfois insuffisant, mais nous pouvons toujours compter sur les zones voisines de la Police Locale. Elles viennent volontiers nous épauler. À l’inverse, il nous arrive aussi de leur porter assistance. Dans le port, les accidents de travail sont souvent très graves : certains travailleurs se font écraser ou tombent à l’eau avec leur bulldozer... Récemment, un matelot de 20 ans s’est noyé après avoir chuté d’une péniche. Nous l’avons vu en train de se débattre et de lutter pour sa vie sur les images de vidéosurveillance. Quelques heures plus tard, son corps a été retrouvé au fond du canal... Face à de tels événements, il faut savoir être fort et tourner rapidement la page. Mais n’est-ce pas le lot de tout membre des services de police ?

Des stylos à bille aux combinaisons étanches, Caroline commande tout pour vous ! 

Caroline Christiaens travaille au service logistique de la direction de la SPN depuis juillet 2023. « J’ai toujours eu beaucoup de respect pour l’uniforme », dit-elle. « Après trois années passées au sein de la zone de police Druivenstreek, j’étais curieuse de voir comment les choses fonctionnaient dans un service spécialisé. Je suis responsable de la logistique et des finances et j’ai déjà appris énormément en peu de temps. Ces neuf derniers mois ont été très intenses. Heureusement, je peux compter sur l’aide de mes collègues, car pour la préparation des bons de commande, entre autres, il n’existe plus de formation à la Police Fédérale. Que ce soit pour l’achat de petit matériel de bureau, par exemple des stylos à bille, ou pour des acquisitions plus importantes, comme les combinaisons étanches, les commandes pour toute la SPN, mais aussi leur suivi, passent par moi. Rédaction des bons de commande, contact avec les fournisseurs, prises de mesures dans les entités, livraison finale et paiement (par DRF)… C’est un travail agréable et varié. En ce qui concerne le volet financier, je travaille seule. L’établissement et le suivi des crédits sont nouveaux pour moi, et concernant les contrats-cadres, je dois encore un peu chercher. Mais je ne vais rien lâcher ! Tout doit être correct à 100 %, tant pour moi-même que pour tous les membres de la SPN, bien entendu. »

Caroline Christiaens

Un petit tour sur l’eau

Caroline a déjà pu embarquer sur un bateau afin de découvrir les équipements et les missions spécifiques de la SPN. « L’équipe d’appui technique (TST) était à la recherche d’une voiture tombée à l’eau. Comme je venais de commencer à travailler, j'ai été autorisée à les accompagner. Le plus amusant, c'est que j’ai dû enfiler une combinaison étanche et j’ai pu constater par moi-même l’importance de cet équipement pour les personnes travaillant sur le terrain. Ce fut une journée intéressante, malgré le fait que la voiture n’ait pas été retrouvée. J’ai été stupéfaite de voir tout ce qu’une telle recherche impliquait. »

Si Caroline n’apprécie pas d’être mise en avant, elle a toutefois tenu à participer à notre reportage afin de mettre en lumière la direction, le « commandement », ainsi que son directeur, qui est selon elle une personne très humaine et compréhensive. « Le commandement, qui compte une vingtaine de membres du personnel, apporte son appui à toutes les entités de la SPN. Même si tout le monde ne nous connaît pas, cet appui est 

« Avec un tel nom de famille, je ne pouvais pas terminer ailleurs »

Le premier inspecteur principal Daniel Schippers était-il voué à piloter des bateaux ? « Vu ma fonction, mon nom de famille fait sourire. Je dis souvent aux bateliers flamands que je suis aussi un « Schipper ». Je ne pouvais pas terminer ma carrière ailleurs qu’à la Police de la Navigation », s’amuse-t-il.

« Dany » a cependant connu plusieurs services avant de rejoindre les bateaux de la SPN, en 2009. « J’ai commencé ma carrière en 1978, à la gendarmerie. Après trois années à la légion mobile, j’ai travaillé à la brigade de Liège pendant treize ans, puis j’ai rejoint celle de Wandre durant huit ans et ensuite évolué six années au commissariat de Grivegnée. Et à 50 ans, j’ai décidé de passer les examens pour entrer à la SPN, sur les conseils d’un ami qui y travaillait », nous confie le policier de 64 ans. Alors qu’il effectuait plutôt des missions judiciaires au niveau local, il se voit confronté à des tâches liées à la police administrative. « C’est un travail plus calme mais qui réclame malgré tout une bonne condition physique pour pouvoir effectuer tous les déplacements nécessaires sur le bateau. Il faut être habile, pouvoir grimper, ne pas avoir le vertige... »

Daniel Schippers
Daniel Schippers

Parmi les huit pilotes 

Dany pilote les bateaux patrouilleurs et intervient essentiellement dans les eaux du sud du pays. « Dans l’équipe, nous sommes environ 25 collègues, dont huit pilotes. Notre cœur de métier s’organise autour des fonctionnalités de base du policier et réclame une maîtrise du code de la navigation. Nous sommes un peu l’équivalent des collègues qui contrôlent les camions sur la voie publique. Nous intervenons sur l’ensemble du territoire, mais avant tout en Wallonie. »

Daniel pilote des SPN 06 et des SPN 24. « Nous naviguons à trois : un pilote accompagné de deux collègues. Nous intervenons sur des accidents, des infractions aux règlements navigables, nous surveillons des événements comme des manifestations sportives, des feux d’artifices… »

Le premier inspecteur est fier d’évoluer à Vottem. « C’est un plaisir de travailler avec du matériel de pointe. J’aurais déjà pu être pensionné depuis huit ans mais si tout va bien physiquement, je continuerai jusqu’à mes 66 ans. »

Si Dany a connu des événements difficiles durant sa carrière, comme la prise d'otages de Tilff ou la période des CCC, il garde des souvenirs plus réjouissants de la SPN. « Je me souviens notamment des manœuvres que l’on a dû encadrer : les bateaux coulés remis à flot par des grues gigantesques ou la mise en place de "La Belle Liégeoise" (Ndlr : la passerelle qui relie le quartier des Guillemins et le parc de la Boverie), qui a réclamé une grande précision. J’y repense souvent lorsque je passe à proximité… »

Logo SPN

Le 3 mai marque le 25ème anniversaire de la Police de la Navigation. 

C’est en effet le 3 mai 1999 que la SPN est devenue réalité avec l'intégration de l'ancienne police maritime et des brigades portuaires.