Les ados, leurs photos et les risques web

Vous connaissez Snapchat ? Cette application pour smartphone qui vous permet de prendre des photos et de les envoyer à vos correspondants en déterminant la durée de vie durant laquelle la photo s'affichera sur le terminal de celui ou de celle qui la reçoit. Et cette durée de vie peut être de 1 à 10 secondes.

Pour les adolescents, cette fonctionnalité offre des opportunités dont ils ne se privent pas. Dans un jeune couple, elle a envie de lui faire plaisir et lui envoie une photo un peu dénudée. En confiance, puisque la photo ne sera visible que quelques secondes. Sauf que le lendemain, la photo circule dans l'école et que celle qui y est représentée fait l'objet de moqueries voire d'insultes.

Certaines personnes mal intentionnées effectuent des captures d'écran avec en plus, désormais, un autre souci : on a vu apparaitre des sites qui permettent de se connecter à son compte, de voir les photos sans que celle ou celui qui vous les a envoyées, ne reçoive l'accusé de réception qui signale que vous en avez pris connaissance.

Vous pouvez aussi sauver la photo à l'insu de son auteur pour lui donner ensuite une autre destination.

Le site permet de la voir ou de la copier tout en laissant croire à celle ou celui qui l'a envoyée que justement, elle n'a pas été vue. Et de le/la mettre en confiance si il/elle regrette son envoi.

Ajoutons-y l'activité des pirates. A la mi-octobre, on a appris que les serveurs abritant une des applications tierces que j'évoquais, avaient été piratés. Elle s'appelait Snapsaved et j'utilise l'imparfait parce que, depuis, le service est hors ligne. Ses développeurs et exploitants ont reconnu via Facebook qu'ils avaient été attaqués à cause, disent-ils, d'une bête erreur de configuration de leur serveur web. Et ce sont plusieurs centaines de milliers de photos qui se retrouvent ainsi dans la nature ce qui ne doit pas forcément faire plaisir à ceux qui y figurent.

Déjà en janvier dernier, un groupe de hackers avait réussi à créer une base de données des utilisateurs du service. Dans leur cas, ils s'étaient limités à démontrer le faible niveau de sécurité de l'application.

Et, pour info, cette base de données contenait 4.600.000 pseudos et numéros de téléphone associés. Mon conseil dés lors aux parents: ouvrez la discussion au sujet de cet outil. Les ados sont dans le réactif et il est important de leur expliquer très concrètement ce qu'ils risquent notamment en matière d'image mais aussi en revenant sur la fragilité de l'application elle-même.

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