Nos forces de police mobilisées pour l’Euro de football

Alors que notre équipe nationale de football a entamé son Euro le 17 juin contre la Slovaquie, nos policiers sont arrivés en Allemagne plusieurs jours avant cette date. On en dénombre plus d’une dizaine sur place : à l’International Police Cooperation Center mais aussi dans et autour des stades où les Diables évolueront. On y retrouve notamment huit spotters. Le mot d’ordre : favoriser la discussion pour éviter tout débordement.

Nos forces de police prêtes pour l’Euro de football

Les forces de police des pays participants à l’Euro de football ont pris leurs quartiers à l’International Police Cooperation Center, à Neuss, à environ 200 km de Bruxelles. Ce grand centre névralgique de coopération internationale rassemble des dizaines de représentants. « Aux côtés des différents services de police et de renseignement allemands, on y retrouve des policiers des 24 pays qui participent à la compétition. J’y suis présent avec le commissaire Steven Lamarque, de la zone de police d’Anvers. Nous sommes là pour échanger des informations sur les supporters, au profit des autorités allemandes », nous explique le premier commissaire Guy Theyskens, responsable du service « Sport » à la Direction des opérations de police administrative (DAO) de la Police Fédérale.

Guy Theyskens, entouré de ses collègues.

Guy Theyskens, entouré de ses collègues.

L'IPCC, le centre névralgique de coopération internationale.

L'IPCC, le centre névralgique de coopération internationale.

 

En plus de leurs deux référents, la Belgique peut compter sur huit collègues « spotters ». Issus de nos différentes zones de police, ils sont mobilisés à la demande de la Landespolizei, l’équivalent de notre Police Locale. « Nos spotters accompagnent les supporters belges dans les différentes villes, jusque dans les tribunes des stades. Munis, en fonction de leur mission, d’une vareuse indiquant qu’ils sont policiers, ils n’ont pas de compétences policières particulières. Ils observent et transmettent de l’information aux collègues allemands et sont en contact avec les supporters. L’objectif est de mettre l’accent sur le dialogue afin de prévenir tout débordement. En cas de trouble, ce sont les agents allemands qui interviendront. Nos collègues belges ne sont présents qu’en guise de soutien. Il faut toutefois souligner que le comportement des supporters de l’équipe nationale est exemplaire et que l’atmosphère est en général très conviviale. »

Les spotters en chasuble lors de l'Euro 2020.

Les spotters en chasuble lors de l'Euro 2020.

Les spotters belges disposent d’une expérience des rencontres de football nationales et bien souvent européennes. « Chaque semaine, ils assurent le rôle de spotters dans leur zone de police et une très grande partie a déjà travaillé sur des matchs européens. Ces spotters, qui ont au moins trois ans d’expérience dans le domaine, sont habitués à gérer les supporters ‘’à risques’’ de différents clubs belges. Pour les autres qualités, il faut, entre autres, qu’ils aient une bonne connaissance du français, du néerlandais et de l’anglais. Plusieurs connaissent aussi l’allemand », indique Guy Theyskens.

En moyenne, les policiers étrangers seront entre 6 et 14 par pays, certaines délégations allant jusqu’à 21 représentants, comme l’Angleterre. «Des dizaines de milliers de supporters anglais se déplaceront sans tickets et suivront les rencontres dans les lieux de rassemblements situés dans les environs. Nos collègues anglais doivent donc prévoir des renforts … »

Spotter Euro 2024

« J'apprécie les contacts avec les collègues et les fans »

Le premier inspecteur principal Éric Hellebrandt, directeur des opérations adjoint à la zone de police Weser-Göhl, fait partie des spotters belges déployés pour cet Euro. 

« J'ai eu la chance d'être présent lors de deux rencontres de l'équipe nationale à l'Euro 2021, à Saint-Pétersbourg et Munich. A l'époque, il y avait beaucoup moins de supporters dans les villes et les stades en raison du Covid. Cette fois-ci, je serai là durant tous les matchs des Diables Rouges. Dans ce rôle de spotter, j'apprécie le contact avec les collègues et les fans. Il s'avère élémentaire car les bonnes relations permettent de résoudre de nombreux problèmes avant qu'ils ne deviennent plus importants », nous confie-t-il depuis l'Allemagne. 

Les spotters connaissent le monde du football et sont précieux pour recueillir des informations. « Nous sommes capables d'évaluer rapidement une situation et de réagir en conséquence. Le spotter représente les yeux et les oreilles du chef du service d’ordre et transmet les informations de manière compréhensible aux supporters », nous détaille le premier inspecteur principal. 

Après la rencontre Belgique-Slovaquie, Éric Hellebrandt dresse un bilan de son expérience. « Les premiers jours se sont bien passés. Nous avons tout d'abord reçu une petite introduction à l'IPCC et ensuite, nous nous sommes rendus à Francfort, où se tenait le premier match de l'équipe nationale. Nous avons été les interlocuteurs de la police allemande et des supporters belges. Le jour du match, nous avons accompagné nos supporters. Avant, pendant et après la rencontre, nous sommes restés dans et autour du stade car tous les supporters belges n'avaient pas de tickets pour le match.»

L'équipe de spotters n'a pas connu de réel souci. « Nous avons dû réagir lors de quelques incidents mineurs et apaiser certaines situations. La plupart du temps, il s'agissait de désaccords dus à la consommation d'alcool. Mais globalement, tout s'est très bien déroulé », conclut-il.

 

« La configuration est différente de celle de la coupe du monde 2006 »

 

Le premier commissaire Guy Theyskens, responsable du service « Sport » à la Direction des opérations de police administrative (DAO) de la Police Fédérale.

Guy Theyskens, dans son bureau à Bruxelles.

Guy Theyskens, dans son bureau à Bruxelles.

En uniformes également

En uniformes également

Si les spotters travaillent en civil, des collègues du corps d’intervention d’Eupen (CIK Eupen) sont quant à eux bien présents en uniformes avec armes et disposent de compétences policières pour effectuer des patrouilles mixtes en dehors des stades avec les Allemands, dans les gares, les trains et les aéroports. « Ils ont suivi une formation spéciale délivrée par la police allemande et travaillent pour la Bundespolizei, la police fédérale allemande. Ils sont déployés là où notre équipe nationale évolue », explique Guy Theyskens.

A côté de cela, nos collègues de la Police des Chemins de Fer effectuent aussi des allers-retours entre la Belgique et l’Allemagne. « On y retrouve des patrouilles mixtes en charge de la sécurisation générale à bord des trains internationaux. »

Si nos représentants policiers ne s’attendent pas à d’importants débordements, ils jugent la compétition différemment de la coupe du monde 2006, qui avait également eu lieu en Allemagne. « Le terrorisme était notamment moins présent que maintenant et les réseaux sociaux n’existaient pas… Ici, les pays qui participent sont concentrés sur une zone européenne, ce qui augmente le flux de voyageurs au travers de nos pays. En outre, un gros travail a eu lieu pour interdire certains supporters à risques et notamment en Angleterre. La configuration s’avère donc différente », termine Guy Theyskens.

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