Sur les traces de criminels en fuite lors d’un second « trackathon »

En 2022, la première édition avait permis l’arrestation de neuf individus

Le second « trackathon » a été organisé le vendredi 24 novembre 2023 par le FAST (Fugitive Active Seach Team) de la Police Judiciaire Fédérale, avec le concours du ministère public. Une journée durant, les spécialistes de divers services de sécurité de la police et d’autres services partenaires ont uni leurs forces pour relever des traces de 40 criminels en fuite à l’aide de renseignements reposant sur des sources ouvertes (Open Source Intelligence). La première édition de cette initiative, qui a eu lieu fin mars 2022, avait permis de recueillir de précieuses informations, conduisant finalement à l’arrestation de neuf fugitifs. Le FAST se dit à nouveau satisfait du hackathon de cette année. Son action se poursuit à présent à partir des informations collectées.

Le hackaton devient « trackathon »

Un hackathon est un événement au cours duquel différentes équipes se réunissent pendant une brève période afin d’essayer de trouver des solutions innovantes à un problème ou une thématique spécifique. Dans le cas présent, il s’agit de retrouver des criminels en fuite, des individus recherchés en Belgique ou à l’étranger. Pour ce hackathon, rebaptisé « trackathon », le Fugitive Active Search Team (FAST) de la Police Fédérale a épinglé 40 noms. Les enquêteurs participant à cette action ont principalement « traqué » leurs cibles à partir de renseignements reposant sur des sources ouvertes. En d’autres termes, ils ont procédé à la collecte légale de données et d’informations à partir de sources publiquement disponibles, comme des sites Internet.

Le trackathon a été organisé par le FAST, avec le concours du ministère public et d’une série d’autres services de police et services partenaires. Une quarantaine de spécialistes, répartis en équipes de 5 à 6 personnes, se sont plongés dans les dossiers du FAST. Près d’un tiers des participants venaient de différents services de la Police Fédérale, un autre tiers de la Police Locale, et le reste de services partenaires, comme la Sûreté de l’État (VSSE), le Cyber Command de la Défense et les douanes et accises.

Neuf arrestations lors du premier trackathon en 2022

La première édition du trackathon s’était déroulée le 30 mars 2022. Cette approche innovante avait permis à l’action de démarrer sur les chapeaux de roues. En effet, le jour même de l’opération, la collaboration avait d’emblée abouti à l’arrestation d’une personne. Ce n’est pas tout, car dans les semaines et mois qui ont suivi, le FAST a poursuivi ses opérations sous de nouveaux angles d’approche grâce aux nouvelles informations collectées dans d’autres dossiers. Au final, cette journée de trackathon a permis d’arrêter un total de neuf fugitifs.

Commissaire Gerry Van Loock, chef de service du FAST : « La valeur ajoutée qu’offre cette formule est la complémentarité entre le FAST et les différents partenaires. La conjonction des connaissances et de l’expertise de tous ces différents participants nous permet de mener un travail particulièrement précis et minutieux. Cette approche est primordiale si l’on veut progresser dans un dossier. “Fast is fine, but accuracy is everything.” Les résultats de notre premier hackathon l’ont déjà prouvé. »

Trackathon 2.0 : de grandes attentes

Étant donné la belle réussite de la première édition, le plan d’action adopté pour ce second trackathon est resté le même. Pendant que les spécialistes en Open Source Intelligence recherchaient des informations utiles en petits groupes, plusieurs équipes opérationnelles du FAST et d’autres unités de la Police Fédérale et de la Police Locale se tenaient prêtes à intervenir, notamment pour vérifier instantanément les informations relatives à la localisation d’un fugitif et/ou procéder à une arrestation.

Laurent Blondiau, directeur général a.i. de la Police Judiciaire Fédérale : « Aujourd’hui, une quarantaine de spécialistes en Open Source Intelligence issus de presque tous les services de la sécurité en Belgique étaient réunis pour traquer des criminels en fuite. Un partenariat qui a déjà porté ses fruits l’an dernier et qui, j’en suis sûr, mènera à de nombreuses arrestations dans les prochaines semaines. Les résultats obtenus grâce à l’OSINT nous confortent dans le choix d’avoir investi dans cette discipline à la Police Judiciaire Fédérale. Je pense notamment à la création d’une nouvelle direction de recherche dédiée à l’OSINT à la PJF de Bruxelles, mais aussi au réseau de spécialistes mis en place il y a quelques mois au niveau de la Police Intégrée. »

La Justice était à nouveau étroitement impliquée. Les magistrats compétents dans les différents dossiers étaient en état d’alerte pendant toute la durée du trackathon, de sorte à pouvoir ordonner sans délai les devoirs d’enquête nécessaires.

Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice et de la Mer du Nord, a rendu visite aux équipes engagées dans le trackathon et s’est entretenu avec certains participants : « La formule du trackathon est une réussite à bien des égards. Les efforts investis dans ce cadre ont permis, l’année passée, d’arrêter plusieurs fugitifs en l’espace de quelques jours. Par ailleurs, cette action offre aux spécialistes issus de divers services de sécurité une occasion unique de travailler ensemble et d’échanger de nouvelles techniques et astuces. »

Pour cette seconde mouture, les enquêteurs de la Police Fédérale ont de nouveau pu investir les bâtiments de Safe.Brussels et bénéficier de l’espace et du confort nécessaires à leur travail.

 

 

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