Coopération policière internationale en Belgique : près de 240 000 messages et signalements échangés annuellement

Ce lundi 21 février 2022, les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont rendu visite au Single Point of Operational Contact (SPOC) de la Police Fédérale. Le SPOC est le centre névralgique de la coopération policière internationale en Belgique. Tous les messages et signalements en provenance et à destination de services de police étrangers (et il y en a énormément) passent par ce service. Depuis 2019, près de 240 000 messages et signalements sont en moyenne échangés chaque année.

20220221_CGI

Le Single Point of Operational Contact, en abrégé « SPOC », est un service de la Direction de la coopération policière internationale (CGI) de la Police Fédérale. Il traite l’ensemble des messages en provenance et à destination de services de police étrangers, que ce soit dans le cadre d’enquêtes, de l’ordre public ou de la sécurité. Tous les signalements internationaux passent également par ce service : individus recherchés par des services de police belges ou étrangers, signalements de personnes disparues, de véhicules volés, ou demandes à des collègues étrangers de contrôler ou de localiser telle ou telle personne…

Ces communications passent toutes par des canaux sécurisés, comme le canal SIENA d’Europol ou l’application 24/7 d’Interpol. Le SPOC, qui compte plus de 100 membres du personnel, est 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à la disposition des services de police étrangers qui ont une demande à adresser à leurs collègues belges, ou inversement. Outre le siège principal situé à Bruxelles, le SPOC comprend aussi trois centres communs entre la police et les douanes, installés à Tournai, Luxembourg et Kerkrade (NL). Ces centres permettent d’échanger avec les pays voisins des informations portant sur les régions frontalières.

 

240 000 échanges par an

Le Single Point of Operational Contact travaille au quotidien avec des informations confidentielles émanant de services de police et de sécurité belges et étrangers. La discrétion est une caractéristique incontournable du SPOC, c’est pourquoi il n’est pas souvent sous les feux de la rampe. En effectuant cette visite de travail, les ministres Verlinden et Van Quickenborne ont voulu souligner l’importance croissante de la coopération policière internationale et du partage d’informations pour la lutte contre la criminalité (organisée) et le terrorisme.

La ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden : « La lutte contre la criminalité n’est plus depuis longtemps une question uniquement nationale. L’intensification de l’échange international d’informations au fil des années a permis d’engranger des succès dans des dossiers importants comme SKY ECC mais aussi, par exemple, réduire le risque d'enlèvement parental.

Le partage d’informations avec nos pays voisins a également prouvé son utilité lorsque des "convois de la liberté" ont menacé de mettre notre pays à l’arrêt. Par ailleurs, les préparatifs de la présidence européenne de 2024 ont déjà débuté ; dans ce cadre aussi, CGI est le cœur belge de la coopération policière internationale et de l’échange d’informations avec d’autres pays. »

Les chiffres ne mentent pas : des quantités considérables d’informations sont échangées avec des services de police étrangers, et cela ne fait qu’augmenter. Alors qu’en 2012, le nombre de messages et de signalements policiers échangés avec l’étranger se situait autour de 78 000, il avait déjà grimpé à 157 000 par an à la suite des attentats terroristes commis à Bruxelles. À partir de 2019, il était déjà question de près de 240 000 échanges par an, et les choses ne vont probablement pas s’arrêter là.

 

Un partage d’informations de plus en plus intense en matière de criminalité organisée

Qu’il s’agisse de criminels en fuite figurant sur la liste Most Wanted de la Police Fédérale et pouvant être arrêtés à l’étranger, de la collecte d’informations sur un suspect néerlandais dans un dossier belge de stupéfiants ou du démantèlement d’un trafic international d’armes, le SPOC constitue à chaque fois un maillon crucial.

Depuis le début du dossier SKY ECC, dans lequel de nombreuses personnes ont été mises sous les verrous pour trafic de cocaïne via les ports belges, et qui a encore donné lieu à plusieurs arrestations dans le milieu criminel albanais la semaine dernière, le nombre de messages échangés avec l’étranger a augmenté de 25 %.

Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne: « La police et les parquets font un travail remarquable dans le cadre de l'affaire SKY-ECC. Chaque semaine, des bandes de trafiquants de drogue sont démantelées dans notre pays à la suite de cette percée. Mais au niveau international, nous faisons également le forcing. « It takes a network to defeat a network ». C'est pourquoi nous collaborons intensivement sur la scène internationale. La semaine dernière encore, un criminel en fuite qui figurait sur la liste des personnes les plus recherchées par la Police Fédérale a été arrêté à l'étranger. Le SPOC est le centre névralgique car sans un bon échange d'informations avec les pays étrangers, il n'y a pas de lutte efficace contre les organisations criminelles et les groupes terroristes. »

L’intensification marquée de l’échange international d’informations fait naturellement peser une forte pression sur les collaborateurs chargés d’organiser cet échange. C’est pourquoi la police mise sur une série de processus d’automatisation. Désormais, les services de police ont ainsi accès directement aux banques de données internationales de personnes recherchées. En outre, il a été décidé d’étoffer les rangs du service d’une quinzaine d’opérateurs.



 

20220221_CGI

Étiquettes