10 ans de Hal-Vilvorde : parquet, auditorat du travail et Police Fédérale se penchent sur le passé et jettent un regard vers l’avenir

Le parquet, l’auditorat du travail et la Police Fédérale de Hal-Vilvorde ont fêté aujourd’hui leur 10e année d’existence. À l’occasion d’une réception festive réunissant plus de 200 invités, tous se sont remémoré la date du 31/03/2014, jour de la réforme de l’arrondissement judiciaire de Bruxelles et de la création du parquet néerlandophone et de l’auditorat du travail de Hal-Vilvorde, compétents pour les 35 communes de la périphérie bruxelloise.

10 jaar Halle-Vilvoorde: parket, arbeidsauditoraat en Federale Politie blikken terug én vooruit

Au sein de la Police Fédérale également, une réforme a été opérée par la mise en place d’une direction de coordination et d’appui (DCA) et d’une police judiciaire fédérale (PJF) distinctes. 

Au cours de la réception, l’auditeur du travail, la procureure du Roi ainsi que la directrice coordonnatrice et la directrice judiciaire de la Police Fédérale se sont adressés au public présent. Tous sont revenus, chacun de leur propre point de vue, sur la décennie écoulée au sein de « leur » arrondissement, évoquant les nombreux défis de taille et réalisations notables, tout en jetant un regard optimiste sur l’avenir.  

L’auditeur du travail Martin Van den Bossche s’est exprimé en premier, en soulignant toute l’importance sociétale de son institution. « Le maintien de l’ordre public social et économique est notre cœur de métier », a-t-il déclaré. Depuis la création de l’auditorat du travail de Hal-Vilvorde, le nombre de dossiers n’a fait que croître : « Au sein de notre petite entité, la charge de travail a augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières années. Alors qu’il y a dix ans, notre corps enregistrait quelque 900 nouveaux dossiers pénaux par an, nous avons vu passer ce chiffre à 1 250 en 2021 puis à 1 670 en 2023. Les spécificités de notre arrondissement aux niveaux sociétal, économique et culturel viennent accroître la complexité de notre travail. Autour de Bruxelles, Hal-Vilvorde est un arrondissement où sont implantées de nombreuses entreprises, dont certaines de très grande ampleur, auxquelles vient s’ajouter la présence de l’aéroport de Zaventem. Hal-Vilvorde allie multiculturalisme et diversité et possède son propre statut linguistique de par la présence de communes à facilités. »    

Liesbeth Van Isterbeek est directrice coordonnatrice administrative depuis la création de l’arrondissement : « C’est non sans fierté que je me présente aujourd’hui devant vous, eu égard à tout le chemin parcouru depuis le 1er avril 2014. » Pour Mme Van Isterbeek, Hal-Vilvorde est un arrondissement « modeste, mais courageux », qui a déjà fait face à de nombreux défis, parmi lesquels les attentats du 22 mars 2016. Elle a également évoqué le déploiement du Plan canal en 2015 et les difficultés spécifiques inhérentes à la présence d’un aéroport national. « Inutile de préciser que cet aéroport est une infrastructure critique. Le fait que nous ayons souscrit à la réalisation du plan de sécurité de Brussels Airport souligne l’importance que nous attachons, en tant que direction de coordination et d’appui, à une politique de sécurité intégrale et orientée vers la chaîne au sein de l’aéroport. » Mme Van Isterbeek a également salué la bonne collaboration avec les treize zones de police et les unités de la Police Fédérale. « Avec mes collaborateurs, j’essaie d’être à la hauteur de notre rôle de direction de coordination et d’appui, non seulement par le biais de processus d’appui comme la destruction de drogues ou d’armes saisies, mais aussi en menant des actions policières intégrées sur le terrain. » Pour conclure, la directrice coordonnatrice s’est fixé quatre objectifs pour le futur :  continuer à investir dans le travail en chaîne avec l’ensemble des partenaires de sécurité, mettre en place un Intelligence-led policing performant, ainsi qu’un centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS), et recruter suffisamment de collaborateurs enthousiastes pour relever tous ces défis.

La directrice judiciaire Veerle De Wolf jette quant à elle un regard sur les « maladies de jeunesse, mais aussi les réalisations » de ces dernières années. « Il n’y avait ni labo, ni Regional Computer Crime Unit, ni section financière, ni section meurtres. Dès 2014, nous avons donc dû nous occuper de tout cela nous-mêmes, sans adjonction immédiate de personnel supplémentaire. » Grâce à l’appui d’autres PJF, nous avons réussi à garder la tête hors de l'eau. « Je tiens dès lors à remercier tous ceux qui se sont investis pour fournir le service que nous nous devons décemment d’offrir. » Durant la dernière décennie, une centaine de dossiers ont été ouverts chaque année. « Cet afflux de dossiers ne diminuera pas, car les problèmes de criminalité de la capitale s’étendent de plus en plus à la périphérie », a-t-elle ajouté.  Elle pointe également l’impact de Bruxelles-National sur le fonctionnement de sa PJF : « Différents dossiers ont montré que la criminalité organisée tente de s’infiltrer dans les activités aéroportuaires. La connaissance des processus de l’aéroport, les possibilités de collecte d’informations et la confiance des partenaires et de la communauté aéroportuaire sont indispensables pour mener à bien notre travail. » De manière générale, la lutte contre la criminalité organisée requiert toujours plus d’expertise, souligne la directrice judiciaire. « Les organisations criminelles disposent souvent de nombreux moyens et sont agiles et innovantes. Un business model dont nous sommes parfois jaloux. » Pour continuer à fournir cette expertise, nous collaborons, en tant que PJF de petite taille, non seulement avec d’autres services de la Police judiciaire Fédérale, mais aussi avec les recherches locales, la douane et l’ensemble des partenaires du secteur de la sécurité.  

La procureure du Roi Carol Vercarre a affirmé que le parquet pouvait être fier des résultats obtenus avec tous les partenaires lors des dix dernières années, et ce « malgré les problèmes infrastructurels et les pénuries de personnel ». « Les thèmes sur lesquels le parquet de police et les équipes correctionnelles ont travaillé ces dernières années sont divers et variés : actions contre l’alcool, la drogue et le GSM au volant ou contre les taxis illégaux à l’aéroport, politique de poursuite des vols à l’étalage, money mules, cambriolages et stupéfiants, pour n’en citer que quelques-uns. » Par ailleurs, des séances thématiques ont été organisées sur le bien-être animal, les assesseurs absents lors d’élections, les sièges sociaux fictifs, les faux certificats COVID à l'aéroport, etc. « Les collègues en charge de la jeunesse, de la violence intrafamiliale et des mœurs ont également souvent mis le parquet en exergue. »  Pour illustrer ses propos, la procureure Vercarre a cité les semaines d’action dédiées aux contrôles de stupéfiants en milieu scolaire et la mise en œuvre, en 2021, des interdictions temporaires de résidence. Depuis lors, des interdictions de ce type sont prononcées au rythme moyen d’une par semaine. « Très récemment, nous avons par ailleurs pu compter sur l’ouverture d’une veilig huis à Hal, un espace de sécurité dans le cadre de l’approche en chaîne contre la violence intrafamiliale, ainsi que sur le lancement d’alertes mobiles au harcèlement, dont bénéficient désormais huit victimes de harcèlement grave. J’espère que nous pourrons bientôt ajouter à cette liste l’inauguration de notre propre centre de prise en charge des violences sexuelles. » Mme Vercarre a clôturé son intervention par quelques remerciements. « Ces dernières années, nous avons demandé beaucoup de capacité à nos services de police qui, à Hal-Vilvorde, sont presque tous confrontés à des pénuries graves de personnel. Je tiens dès lors à leur adresser mes plus vifs remerciements. »

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