Sécurisation à la DAB : bien plus qu’une petite virée

Dans le cadre de l’#EmployerBranding, le calendrier 2023 de la Police Fédérale met en avant la Direction de la sécurisation (DAB) en ce mois de juillet. Cette direction a été spécialement créée fin 2017 afin d’assurer des missions de sécurisation déterminées. Nous avons rencontré Roxanne Hensmans, qui fait actuellement ses armes au sein de la DAB.

Sécurisation à la DAB : bien plus qu’une petite virée

Réserve opérationnelle

À l’instar de Roxanne (32 ans), les membres du personnel opérationnel de la DAB sont essentiellement constitués d’agents de sécurisation de police (BAGP). Ces derniers ne disposent que de compétences administratives et ne sont dès lors pas habilités à procéder à des arrestations judiciaires. Au cours de leurs six mois de formation (aucun diplôme n’est requis pour s’inscrire), l’attention est portée sur l’ensemble du volet administratif qui compose la formation classique d’inspecteur. « Une fois ma formation à Gand terminée, j’ai intégré la DAB de Louvain, pour les cours et tribunaux », explique Roxanne. « Depuis mai 2022, je fais partie de la réserve opérationnelle à Bruxelles. Ce service d’appui au sein de la DAB est sollicité pour toutes sortes de missions : un jour, je peux être mobilisée à l’aéroport de Zaventem, et le lendemain à la centrale nucléaire de Tihange. Nous faisons tout ce qui relève des compétences de la DAB et offrons notre appui aux unités en sous-effectif. Pour le moment, le procès des attentats terroristes requiert une grande capacité : une cinquantaine de collègues de la réserve opérationnelle sont quotidiennement chargés de sécuriser le site Justitia (le tribunal aménagé sur l’ancien site de l’OTAN, lieu où se déroulent les procès de grande envergure en Belgique, NDLR) et de ses alentours. »

L'agent de sécurisation Roxanne Hensmans.

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« Nous voulons gagner en importance » 

Selon Roxanne, les compétences restreintes des membres de la DAB constituent pour beaucoup un handicap : « Je me rappelle la fois où nous étions en route pour une mission lorsque des personnes nous ont interpellés dans la rue à cause d’un cambriolage qui était en cours. Dès lors que nous ne disposons pas de compétences judiciaires, nous n’étions pas autorisés à entrer sur les lieux et nous avons seulement pu geler la situation en attendant l’arrivée de la Police Locale. C’est frustrant. C’est pour cette raison, et aussi parce que nous souhaitons gagner en importance, que de nombreux membres de la DAB – surtout parmi les jeunes – aspirent à passer rapidement au grade d’inspecteur. D’ailleurs, 95 % des collègues de mon année, moi comprise, sommes en pleine promotion sociale. Sans compter ceux qui souhaitent devenir inspecteur plus rapidement par la voie externe. »

Élargir son regard sur la société

À la DAB, celles et ceux qui ont l’ambition d’évoluer se trouvent à la bonne adresse. « Lorsque je serai inspectrice, je souhaite faire partie du corps d’intervention d’une zone de la Police Locale ou de la Police Judiciaire Fédérale », poursuit Roxanne. « En ce qui me concerne, j’assure une grande variété de missions, mais je suis surtout passionnée par les affaires judiciaires. On tire de nombreux enseignements à prendre part à un procès d’assises depuis le box des accusés et à fréquenter des détenus. Cela vous amène aussi à découvrir l’autre face de la société, les histoires derrière les faits. Qu’est-ce qui a poussé une personne à commettre certains faits ? Comment a-t-elle pu en arriver là ? C’est très intéressant d’écouter tous ces récits. Nous nous devons de faire preuve d’objectivité, mais certaines histoires sont si poignantes qu’elles vous bouleversent véritablement ! Nous travaillons déjà avec des inspecteurs dans le cadre de certaines missions, une expérience dont nous profitons pleinement. »

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Rester stoïque 

Roxanne ne retient que du positif de son emploi à la DAB, sans parler de la chouette ambiance de travail dont nous avons oublié de parler. N’y a-t-il tout de même pas quelques points négatifs ? « Parfois, nous sommes amenés à transférer plusieurs détenus au tribunal à la même heure au départ de villes différentes. Cette nécessité de synchronisation engendre, il est vrai, une certaine dose de stress », reconnaît Roxanne. « Gérer des détenus comporte naturellement des risques. Il faut garder à l’esprit qu’ils peuvent sortir totalement de leurs gonds au moment d’entendre le verdict tomber, par exemple. Le procès des attentats terroristes est également une lourde charge émotionnelle pour les membres de la police : lorsque les témoins ou avocats de la défense se présentent à la barre, il faut pouvoir rester impassible et neutre. Cela vaut finalement aussi dans d’autres procès, surtout lorsque l’on effectue une comparaison avec sa situation personnelle. » 

« Combiner vie privée et vie professionnelle n'est pas toujours simple, mais nous faisons avec. Nous faisons des shifts de 10 heures, en semaine comme le week-end : soit, de 6 à 16 heures, de 12 à 22 heures ou de 21 à 7 heures, en fonction de la mission qui nous est confiée. Lorsque de longs déplacements sont prévus (jusqu’à la centrale nucléaire de Tihange ou au site nucléaire de Dessel/Mol, par exemple), des shifts de 12 heures sont organisés. Les missions peuvent évidemment toujours changer ou se prolonger, surtout dans un tribunal où c’est le président qui décide de la levée de la séance... »

Roxanne au site Justitia.

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Recrutement permanent

La Direction de la sécurisation compte actuellement 1 334 membres du personnel sur les 1 600 visés pour atteindre un effectif complet. À cette fin, elle procède à un recrutement permanent.