Motard à la Police Fédérale de la Route : un job passionnant et plein de défis

Dans le cadre de l’#EmployerBranding, le calendrier 2023 de la Police Fédérale met en avant la Police Fédérale de la Route (WPR) en ce mois d’octobre. Le premier commissaire Francis Van de kerckhoven et l’inspectrice Annelies Sas, deux collègues passionnés, lèvent le voile sur leur méthode de travail spécifique sur les autoroutes belges.

Motard à la Police Fédérale de la Route : un job passionnant et plein de défis

26 postes de circulation

Pas moins de 26 postes de circulation sont répartis sur l’ensemble du territoire national. Parmi eux, celui de Daussoulx, qui avec Achêne couvre l’ensemble de la province de Namur. A sa tête, le premier commissaire Francis Van de kerckhoven, en place depuis 2008. « J’ai à ma charge une trentaine de personnes, en majorité des motocyclistes », nous explique le chef de poste.  

Au terme de sa formation à l’école de gendarmerie en 1983, Francis Van de kerckhoven se dirige assez rapidement vers la Police Fédérale de la Route. « Après plusieurs années à la Légion mobile, j’ai postulé pour devenir formateur à l’Académie nationale de police, avant de prendre la place d’adjoint du chef de poste à Achêne, puis de devenir responsable à Daussoulx. En parallèle, je suis resté chargé de cours à l’Académie de Namur. C’est pour moi une véritable richesse d’échanger avec les nouveaux candidats policiers, de partager mon expérience », sourit le premier commissaire. 

Francis Van de kerckhoven

Francis Van de kerckhoven

Francis Van de kerckhoven

Au détour d’une rencontre 

Comme il l’indique, le choix de la Police Fédérale de la Route s’est assez naturellement imposé à lui. « Lors du passage de mon permis de conduire, j’ai fait la connaissance d’un formateur qui rendait le code de la route vraiment passionnant. Et puis, j’ai toujours aimé la moto. Donc, après avoir goûté à toutes les matières au sein du groupe mobile de la gendarmerie, je n’ai pas hésité quand une place s’est ouverte à la Police Fédérale de la Route… » 

Mais depuis qu’il a endossé ses fonctions de responsable, il n’est plus aussi présent sur le terrain. « Je participe encore à des escortes et à des contrôles à certaines occasions, ce que j’apprécie. Mais mon temps est très pris par la gestion du personnel. Il faut en effet assurer une disponibilité 24h/24 et faire face à tous les événements qui se produisent sur la route. A 61 ans, je suis encore très heureux d’aller travailler, j’aime mon métier, la moto fait partie de ma vie. » 

“A 61 ans, je suis encore très heureux d’aller travailler, j’aime mon métier, la moto fait partie de ma vie.” 

Francis Van de kerckhoven

« Mon choix s’est porté sur “le travail concret” »

L’inspectrice Annelies Sas (30 ans), également passionnée de moto, travaille à la Police Fédérale de la Route d’Anvers, au poste de circulation de Brecht, depuis 2019. « Une fois ma formation de base terminée, j’ai rejoint le service Circulation de la Police Locale d’Anvers. L’envie de devenir motarde me démangeait, j’ai donc passé mon permis de conduire, acheté une moto, eu des contacts avec des collègues de Brecht et me suis dit “pourquoi ne pas combiner tout cela ?” La moto étant ma passion, j’ai décidé de rejoindre la Police Fédérale de la Route et j'ai opté pour “le travail concret”. Nos tâches sont totalement différentes et le contenu de notre travail est très spécifique : interventions sur les autoroutes, sommets européens, escortes, courses cyclistes... Nos tâches sont très variées et chaque jour est différent. Nous sommes confrontés à toutes sortes de criminalités. Ma préférence va aux escortes lors de sommets européens : j’ai déjà eu l’occasion d’accompagner des délégations venant du Laos, de Bulgarie, d’Egypte, des Pays-Bas... J’ai même été chef d’escorte lors de la visite du président tchèque dans notre pays. Lors de ces missions, nous travaillons avec des collègues d’autres postes de circulation et tout se passe toujours sans le moindre accroc. Il y a chaque fois un bon climat de travail. Nous jouissons par ailleurs d’une grande liberté lors de nos missions. Les interventions peuvent alterner avec des patrouilles, des contrôles, la rédaction de procès-verbaux... Un jour avec un véhicule de service, le lendemain avec une voiture banalisée ou une moto : la plupart du temps, nous choisissons nous-mêmes la manière dont nous accomplissons nos tâches. Et bien sûr, certains accidents survenant sur l’autoroute sont gravissimes et ne sont pas toujours agréables à voir. Prêter une assistance de première ligne et aider des citoyens reconnaissants et respectueux de notre travail me procure une immense satisfaction. »

Annelies Sas

Annelies Sas

 “La moto étant ma passion, j’ai décidé de rejoindre la Police Fédérale de la Route et j'ai opté pour “le travail concret”. Nos tâches sont totalement différentes et le contenu de notre travail est très spécifique.”

Annelies Sas

Annelies Sas

L’obtention du brevet n’a pas été une sinécure

En tout, la Police Fédérale de la Route rassemble un peu moins de 1 000 membres du personnel, essentiellement des policiers, assistés par quelques membres du personnel civil. Ils sont actifs sur les autoroutes et routes assimilées, au service de la sécurité de la population et de la fluidité de la circulation. Si les voitures sont plutôt utilisées pour les accidents ou les contrôles, les motos servent, quant à elles, davantage pour les actions de vitesse, les escortes VIP ou encore les courses cyclistes.

« Pour obtenir le brevet de motard à la WPR, un parcours de six à huit mois en tout, il faut d’abord suivre la formation “généraliste”, qui dure deux mois », explique l’inspectrice Annelies. «Les participants suivent des cours théoriques axés sur l’alcool et la drogue, la législation routière... Les personnes optant pour le profil “spécialiste” suivent ensuite la formation “MoCy”, qui consiste en un volet théorique sur le transport lourd, le tachygraphe, l’arrimage... suivi d’un volet pratique à moto. Les participants roulent d’abord quelques jours avec une BMW GS, puis avec les plus grands modèles de la même marque (la Police Fédérale de la Route a résolument opté pour la BMW RT 1250, qui pèse pas moins de 250 kg) pour des trajets d’escorte, des déplacements dans les Ardennes, des manœuvres rapides à Beauvechain, une journée sur le circuit de Zolder... Ma taille (1m84) a certainement joué (joue) en ma faveur. L’obtention du brevet et de cet insigne n’a pas été de tout repos. J’en suis particulièrement fière. » (Parmi les motards brevetés, le fait de voir certains collègues porter cet insigne sur leur uniforme sans avoir suivi la formation ad hoc est un sujet très sensible, N.D.L.R.)

Quel profil ? 

Au fond, quel est le « profil idéal » pour intégrer la Police Fédérale de la Route ? « Un goût prononcé pour la conduite, c’est la base ! En effet, le métier, c’est 80% du temps sur la route. Il faut aussi pouvoir accepter d’évoluer à l’extérieur par tous les temps, de travailler en pauses et d’effectuer des nuits. Mais c’est un vrai métier de passion ! », affirme Francis Van de kerckhoven.

« Peu importe que l’on sorte des études ou que l’on ait déjà 20 ans de métier », ajoute Annelies. « Tant que l’on est motivé et avide d’apprendre. Celles et ceux qui préfèrent rester “généralistes” peuvent tout à fait le faire. Il est possible de se spécialiser dans la législation routière, l’élaboration de croquis... Il y en a pour tous les goûts. Il y a toutefois une exigence fondamentale pour devenir motard à la WPR : il ne faut pas éprouver la moindre peur sur sa moto. Sinon, mieux vaut ne pas commencer ! La formation est progressive, ce qui permet aux participants de gagner en confiance et de se familiariser avec leur moto. En petits groupes, les participants apprennent à rouler plus vite et avec différents formateurs, ce qui permet un apprentissage riche et rapide. »

Si Francis avait un dernier conseil pour les intéressés, quel serait-il ? « Une carrière se façonne pas à pas, donc je conseille tout d’abord d’apprendre le métier de policier de base durant quelques années, et si la matière circulation vous tente, vous êtes les bienvenus chez nous ! », indique le chef du poste de circulation de Daussoulx.

« À Brecht, il y a presque toujours des places vacantes », poursuit Annelies. « N’hésitez pas à venir discuter avec nous et découvrir les possibilités qu’offre la Police Fédérale de la Route. »

Francis Van de kerckhoven
Annelies Sas

Le respect comme mot d’ordre 

Même si les policiers de la route ne sont pas toujours bien perçus ni accueillis par la population, le mot d’ordre reste pour eux le respect des citoyens. « Malheureusement, cette notion tend à disparaître. Nous mettons un point d’honneur à toujours les respecter. On sait que ce sont les citoyens qui nous payent, ce sont des partenaires. On ne les tutoie jamais, par exemple », confie Francis Van de kerckhoven. 

« Si j’ose élever la voix, je reçois à coup sûr, contrairement à mes collègues masculins, une remarque du genre : “Dis, pas besoin de crier, hein”. Il arrive aussi que les conducteurs de camions ne s’adressent qu’à mon collègue, mais nous veillons alors à ce qu'ils communiquent avec moi et qu'ils me respectent également. Certains tentent de jouer la carte de la compassion et de l’indulgence avec moi, mais je fais clairement comprendre que ce n’est pas la peine. Qu’ils essaient seulement... Je ne me laisse pas intimider et j’ai l’intention d’exercer ce métier encore très longtemps. C’est le job de mes rêves », conclut Annelie

Et contrairement à ce que certains s’imaginent, la Police Fédérale de la Route n’a pas d’influence sur le montant de l’amende infligée, lorsque la sanction tombe. « Pour nous, la verbalisation n’est jamais le but en soi et les montants, ce sont les instances supérieures, le monde politique et la justice, qui les déterminent. De notre côté, on préfère toujours éduquer et prévenir, car les excès viennent de là...», conclut Francis Van de kerckhoven.