La zone de police Bruxelles-Ouest lutte contre le trafic de drogues : une évaluation intermédiaire

La lutte contre le trafic de drogues fait partie, depuis dix ans, des priorités de la zone de police Bruxelles-Ouest et a été inscrite dans chaque plan zonal de sécurité. Le quartier, autour de la station de métro Ribaucourt, est notoirement connu comme lieu de transaction entre les dealeurs et leurs acheteurs. La vente de drogues entraîne d'autres formes de criminalité et de nuisances, ce qui contribue au sentiment d'insécurité ressenti dans ce quartier. Début 2011, il a été décidé de renforcer la lutte contre le trafic de stupéfiants. En mars 2012, le bourgmestre Philippe Moureaux, le chef de corps Johan De Becker et le commissaire de police Pierre Collignon, responsable de la division de Molenbeek-St-Jean, ont présenté le plan d'action lors d'une conférence de presse.

Mais où en est la zone de police Bruxelles-Ouest dans la lutte contre les drogues aujourd'hui ? Nous vous présentons un aperçu de la politique policière et des résultats obtenus ces derniers mois.

Politique policière

Comme déjà indiqué, la lutte contre les drogues fait partie, depuis dix ans, des priorités des plans zonaux de sécurité de la zone de police et elle sera certainement maintenue comme priorité dans le nouveau plan zonal de sécurité 2013-2015.

Annuellement, un plan d'action contre le trafic de drogues est élaboré. Par ce plan, le corps de police veut, en collaboration avec ses partenaires, « éradiquer » ce fléau : un objectif très ambitieux qui nécessite l'engagement de tous les partenaires de la chaîne de sécurité. Les plans d'action sont systématiquement discutés, adaptés et approuvés au sein du conseil zonal de sécurité auquel participent les 5 bourgmestres de la zone de police, le procureur du Roi, le directeur-coordinateur administratif de la police fédérale et le chef de corps de la police locale. Par ce plan d'action, une capacité policière importante est réservée pour s'attaquer au trafic de drogues et des opérations sont organisées en collaboration avec différents partenaires comme la police fédérale, la commune et l'Asbl Transit.

Dans notre corps de police local, et plus particulièrement au sein du service recherche, il existe une section de 10 enquêteurs spécialisés à la problématique du trafic de drogues. Sous la direction du Parquet du Procureur du Roi de Bruxelles, elle mène, au quotidien, des enquêtes judiciaires axées sur le trafic de drogues. Par ailleurs, le corps de police de Bruxelles-Ouest compte, dans ses rangs, 2 chiens « drogues ».

Les résultats opérationnels

L'accent est mis sur le trafic de drogues et moins sur l'usage ou la possession de stupéfiants. La zone de police se focalise donc sur les dealers. Les grandes lignes du plan d'action sont, d'un côté, la vente de drogues dures sur la voie publique (dans le jargon policier, on parle de « streetdeals ») et de l'autre côté, de la vente de drogues douces dans des commerces (les « coffeeshops » illégaux).

Entre le 1er janvier 2012 et le 20 septembre 2012, 17 opérations « streetdeal » ont été organisées ainsi que 12 opérations contre les « coffeeshops » illégaux. La majorité de ces opérations a été menée sur et autour du carrefour de la Rue du Ribaucourt avec le Boulevard Léopold II à Molenbeek-Saint-Jean. Lors de ces opérations, 45 suspects ont été mis à la disposition du parquet du procureur du Roi à Bruxelles, 22 entre eux ont été mis sous mandat d'arrêt.

La zone de police collabore étroitement avec le service de prévention de la commune de Molenbeek-Saint-Jean ainsi qu'avec l'asbl Transit et MediNuit pour accueillir les toxicomanes et leur proposer de l'aide. Le 15 février 2012 et le 31 mai 2012, 2 actions de grande envergure ont été organisées dans le quartier Ribaucourt. La brigade métro de la police fédérale, des agents de la STIB et l'office des étrangers y ont activement participé. Les équipes de quartier de la division de Molenbeek-Saint-Jean ont mis les usagers arrêtés en contact avec le centre d'aide Transit (un psychologue et un assistant social).

Les efforts policiers axés dans le quartier Ribaucourt et l'usage du système des caméras de surveillance, font que le phénomène de trafic de drogues se déplace vers les rues avoisinantes. La situation de ce carrefour problématique, à hauteur ou dans la station de métro, évolue favorablement. Ce carrefour a, néanmoins, tendance à devenir un lieu de rencontre et de négociation entre dealers et consommateurs plutôt qu'un lieu d'échange et de vente.

Cette année, 16 commerces servant de couverture à la vente de drogues douces sur le territoire de Molenbeek-Saint-Jean, ont été fermés par le bourgmestre, suite à des enquêtes et à des contrôles approfondis par notre service de la recherche locale. Une fermeture est encore à l'examen : ce qui mettra le compteur à 17 commerces fermées. Entre 2008 et aujourd'hui, 57 commerces ont été fermés par décision de police du bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean.

Hormis des opérations ponctuelles, les services de la recherche patrouillent quotidiennement dans les quartiers sensibles pour observer les dealers et les arrêter en cas de transaction. Cette approche donne des fruits : jusqu'à présent, le SAR (brigade antibanditisme) a mis 19 dealers à disposition du parquet.

Statistiques

La lutte contre le trafic de drogues, en termes policiers, est un phénomène proactif : plus l'activité policière est grande, plus les faits liés à la drogue sont mis en lumière. Depuis 2007, le nombre d'infractions graves découvertes en matière de stupéfiants est croissant (comme la vente, la production, l'importation et l'exportation, etc.). Jusqu'au 20 septembre 2012, la police locale a constaté 106 faits, dont 87% à Molenbeek-Saint-Jean. Cela signifie une augmentation de près de 22% en comparaison avec 2011. Cela montre que la police est active sur le terrain afin de combattre ce fléau !

Au total, en 2012, 91 personnes (84 majeurs et 7 mineurs) ont été mises à la disposition du parquet de Bruxelles pour trafic de drogues : 51 d'entre elles (47 majeurs et 4 mineurs) ont été mises sous mandat d'arrêt.

La zone de police a déjà découvert, cette année, trois plantations professionnelles de cannabis. L'installation ainsi que les plantes ont été détruits. Entre 2008 et 2011, au moins 4 autres plantations ont été découvertes et démantelées.

Les saisies effectuées par la recherche locale de la zone de police Bruxelles-Ouest en 2012 sont importantes :

  • 825 grammes d'héroïne ;
  • 155 grammes de cocaïne ;
  • 1.465 plantes de cannabis ;
  • 4.573 grammes marijuana ;
  • 2.151 grammes haschisch ;
  • 49 plantes de kath et 200 bidons remplis de kath.

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