Crises de colère et d’agressivité, les jeunes à risque

La crise de colère d'un jeune peut désarçonner l’adulte face à lui. Souvent, cette émotion est déclenchée par une situation frustrante mais elle peut également résulter d’autres facteurs qu’il faut pouvoir identifier pour réagir au mieux.

© asbl BRAVVO - Cyrus Pâques

Dans un premier article (voir référence ci-dessous), nous avons décodé la colère chez les jeunes en mettant en lumière les causes psychologiques qui sous-tendent les comportements agressifs qui peuvent en découler. Nous abordons à présent les cas spécifiques où la colère est en grande partie l’expression d’un trouble pré-existant.



Les causes biologiques ou médicales

Dans beaucoup de situations, l’adulte est capable de faire preuve d’empathie et de tenter de comprendre ce qui peut être à l’origine de la colère d’un adolescent.

Cependant, dans certains cas, la réaction du jeune semble incohérente, imprévisible et disproportionnée. Il est dès lors utile de s’interroger sur la présence de causes biologiques ou médicales qui pourraient expliquer ces changements brutaux de comportements.

  • Les traumatismes crâniens ou des troubles neurologiques peuvent se manifester par de la colère ou de la rage.
  • Le diabète peut provoquer des sautes d’humeur qui accompagnent les fluctuations du taux de sucre dans le sang.
  • Certaines allergies épuisent les ressources énergétiques du jeune augmentant son intolérance à la frustration et l’empêchant d’appréhender avec calme les problèmes qu’il rencontre.

Si un doute s’installe, il est important de pouvoir le communiquer au jeune et à ses parents afin de consulter le médecin de famille qui pourra faire la lumière sur ces différentes hypothèses.  



Les troubles du développement 

  • La déficience intellectuelle : l’agressivité chez un jeune qui présente une déficience intellectuelle est une barrière importante à son intégration sociale. L’agressivité verbale est la plus répandue et plus la déficience est légère, moins le taux d’agressivité est élevé. Le comportement agressif est généré, la plupart du temps, par des difficultés de communication qui provoquent une frustration importante.
  • L’autisme : Les ados qui souffrent d’autisme affichent fréquemment des réactions, y compris des crises de colère, qui sont déroutantes et dérangeantes pour les adultes.  La plupart du temps, cela est dû à une stimulation trop importante qui a généré une surexcitation. Trop de bruit, de monde, de stimuli tactiles ou visuels qui surchargent leurs capacités attentionnelles et qui provoquent des décharges émotionnelles.
  • Le TDAH : Ce trouble du neuro-développement est caractérisé par trois types de symptômes qui peuvent se manifester de façon isolée ou combinée. Aux côtés des difficultés d’attention et de concentration, de l’hyperactivité et l’hyperkinésie, se posent des difficultés de gestion de l’impulsivité pouvant mener à des accès de colère envahissants.



Des troubles du comportement 

  • Les troubles de la conduite : Les jeunes vont présenter des comportements antisociaux, destructeurs et conflictuels avec de nombreuses provocations à l’égard des figures représentant l’autorité. Ils trouvent des justifications externes à leurs réactions agressives. C’est l’autre qui provoque, qui me regarde d’une mauvaise façon. Ils ne vont jamais remettre en cause leur responsabilité. La plupart du temps, ces comportements vont avoir un réel impact sur leur fonctionnement social, scolaire, familial et professionnel. 
  • La délinquance : Au-delà des troubles de la conduite, des actes punissables par la loi vont être commis. Ces comportements criminels traduisent fréquemment un besoin puissant de tester et de transgresser les règles et les limites. Les faits peuvent dès lors, s’accompagner de violence. 
  • L’usage d’alcool et de substances : Consommer des produits qui altèrent le rapport à la réalité et aux autres a une fonction de désinhibition. Les jeunes peuvent alors prendre plus facilement des décisions irréfléchies, agir de façon plus impulsive et déclencher des conflits interpersonnels violents. Une simple irritation pourra exploser en agression, une bousculade accidentelle pourra être perçue comme une provocation. Si la consommation se transforme en addiction, une personne pourra se tourner vers des actes de délinquance afin d’assouvir son besoin et les symptômes de manque pourront encore accroître son agressivité.



Des troubles psychiatriques 

  • Les troubles de l’humeur : un jeune peut présenter des sautes d’humeur importantes avec des comportements agressifs dans une phase où il ressent de la colère et de la tristesse (réaction à un décès, au divorce des parents, à un sentiment d’incompréhension). 
  • Les troubles psychotiques : La perte de jugement et de contact avec la réalité, le manque d’empathie et certaines manifestations (sentiment de persécution, paranoïa, hallucinations) peuvent pousser des jeunes à se montrer agressifs envers les autres ou eux-mêmes.



Mélanie SAEREMANS

Psychologue-Psychothérapeute

Références :

https://pdf4pro.com/amp/view/crise-de-col-232-re-mod-232-le-d-un-rapport-d-incident-1bea65.html

https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=communication_non_violente_th

®https://www.secunews.be/fr

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