Cycliste dans le trafic : comment se positionner ?

Le cycliste est un usager fragile, par conséquent le code de la route s’attache à le protéger, parfois malgré lui. Nous évoquerons ici les principales règles déterminant la place des cyclistes circulant seul ou en groupe de moins de 15 participants.

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Sur la piste cyclable avant tout !



La première préoccupation du code de la route est d’éloigner le cycliste du trafic automobile.

C’est ainsi qu’en présence d’une piste cyclable praticable, ouverte dans son sens de circulation, le cycliste doit obligatoirement l’emprunter.

Si elle est indiquée au sol par des marques routières, le cycliste doit suivre celle qui se trouve à droite par rapport au sens de sa marche. Il ne peut pas suivre une telle piste cyclable lorsqu'elle se trouve à gauche de son sens de la marche.  

Si elle est indiquée par le signal D7 ou D9, le cycliste doit la suivre pour autant qu'elle soit signalée dans la direction suivie. Toutefois, lorsqu'une telle piste cyclable est indiquée à gauche par rapport au sens de sa marche – on parle alors de piste cyclable bidirectionnelle - il n’est pas tenu de la suivre si des circonstances particulières le justifient. L’exemple qui est toujours cité dans ce cas, c’est le cycliste qui va virer rapidement à droite par rapport à l’endroit où il aurait dû emprunter la piste cyclable située à sa gauche, mais qui reste sur la route pour s’éviter de faire successivement deux traversées de chaussée.                

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Si une partie de la voie publique est indiquée par le signal D10
, les cyclistes doivent faire usage de celle-ci.

Le mot « praticable » qui conditionne l’utilisation des pistes cyclables pose souvent problème sur le terrain. La notion est par essence subjective, et est également variable d’un type de cycliste à l’autre. Une piste cyclable au revêtement dégradé restera par exemple praticable pour un vététiste, mais le sera beaucoup moins pour un cyclotouriste roulant avec un vélo équipé de fins pneus. Nous encourageons néanmoins les cyclistes, particulièrement les cyclotouristes, à ne pas trop vite conclure que la piste cyclable n’est pas praticable juste pour quelques gravillons ici ou là…

 

Et s’il n’y a pas de piste cyclable ?

A défaut de piste cyclable, et à condition de circuler à droite par rapport au sens de leur marche et de céder la priorité aux usagers qui suivent ces parties de la voie publique, les cyclistes peuvent emprunter les accotements de plain-pied et les zones de stationnement tracées le long de la chaussée.

Tous les cyclistes peuvent en outre, en dehors des agglomérations, emprunter les trottoirs et les accotements en saillie. En agglomération, ce n’est autorisé que pour les cyclistes qui n’ont pas atteint l’âge de 10 ans. Dans un cas comme dans l’autre, ils doivent faire très attention aux piétons.

Remarquez qu’on est passé d’une obligation d’utilisation pour les pistes cyclables, à une autorisation d’utilisation pour ces autres parties de la voie publique. Le cycliste peut donc aussi choisir de ne pas profiter de ces possibilités et circuler sur la chaussée, en tenant sa droite.

L’obligation de serrer à droite est à comprendre de manière raisonnable. Il est admis que le cycliste ne « colle » pas les voitures en stationnement ou la bordure du trottoir. Dans un cas, c’est pour éviter l’ouverture intempestive des portières, dans l’autre cas, parce que la zone près de la bordure est généralement moins praticable (détritus et gravillons s’y accumulent). Cet écart lui donne aussi un plus de marge pour réagir à un dépassement risqué à sa gauche ou à l’irruption d’un piéton à sa droite. Il est aussi admis qu’il ne doive pas zigzaguer entre des voitures en stationnement sur la chaussée et garées à peu de distance les unes des autres.

 

De deux à 14 cyclistes



La question qui revient le plus quand les cyclistes roulent à plusieurs, tant des cyclistes eux-mêmes que des autres usagers, est de savoir s’ils peuvent rouler à deux de front. Le code de la route les autorise à le faire. Mais pour les groupes de moins 15 participants, l’autorisation varie selon que l’on est en agglomération ou hors agglomération.

En agglomération, les cyclistes peuvent rester à deux de front sauf quand le croisement est impossible. Hors agglomération par contre, ils doivent se remettre en file indienne à l’approche d’un véhicule venant par l’arrière. Cette possibilité de rouler à deux de front ne vaut pas quand les cyclistes peuvent circuler sur les bandes bus et les sites propres, ils doivent alors circuler l'un derrière l'autre.



Commissaire Olivier QUISQUATER

Police fédérale de la route

Editeur et expert police de l’émission Contacts

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