Le crack, un produit particulièrement dangereux

Actuellement, la consommation de crack est en hausse, en particulier parmi les sans-abri à Bruxelles. Quels sont les effets du crack qui est la forme la plus puissante de la cocaïne ?

La cocaïne reste le psycho-stimulant illicite le plus couramment consommé en Europe et pose vraisemblablement le plus de problèmes, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de mettre fin à sa dépendance.

La cocaïne est le plus souvent inhalée, elle peut aussi s’injecter, être ingérée/introduite (suppositoire) mais aussi se fumer (crack ou freebase).

Le crack est généralement réservé à des consommateurs marginalisés et/ou en complément d’autres produits (speedballing, etc.). Nous proposons une fiche pratique à propos de ce produit qui contient 80% de cocaïne pure.

© Free Images

Le "Rush": des effets intenses et immédiats



Le crack, un mélange de cocaïne, de bicarbonate de soude et/ou d’ammoniaque, se présente sous la forme de petits cailloux. L’usager les chauffe et en inhale la fumée ou fume le crack dans une pipe. Les effets de la drogue sont immédiats et ne durent que 10 à 15 minutes : hallucinations, paranoïa, surestimation de ses capacités... Ses effets sont plus intenses et plus rapides qu’avec la cocaïne mais la «descente» est plus brutale. A noter également un risque d'agressivité important et une diminution des sensations douloureuses.



L’intensité des effets est variable en fonction des personnes, du contexte dans lequel elle est consommée, la quantité et la qualité du produit utilisé. Les effets du crack sont proches de ceux de la cocaïne : grande énergie, confiance en soi, perte de sensation de faim, augmentation des performances physiques/intellectuelles ainsi qu’un effet d’anesthésiant local (langue/bouche).





Produit toxique et dépendances



En plus des risques habituels associés à la consommation de cocaïne, consommer du crack peut engendrer de sérieux problèmes de santé : lésions cutanées et cérébrales, épuisement physique et psychique, altérations des voies respiratoires, maladies neurologiques, arrêts cardiaques ou respiratoires, violence, paranoïa, suicide...



Les consommateurs réguliers de crack peuvent rapidement sombrer dans une dépendance psychique (très forte), subir une dégénérescence très importante des neurones et avoir beaucoup de mal à s’en sortir. Le crack est l’une des drogues qui génère la plus grande dépendance notamment en raison de la puissance du produit et de son inhalation (effets immédiats, etc.) qui amènent le consommateur à développer rapidement une tolérance plus grande et donc de consommer plus pour ressentir à nouveau les mêmes sensations lors d'un usage fréquent sur une courte durée. Cependant, pour un usage à long terme, il se développe plutôt une sensibilisation ou tolérance inversée.





Détection et premiers gestes en cas d’urgence



Le crack est détectable biologiquement pendant 1 à 4 jours (urine), 24 à 36h (sang) et 24 à 48h (salive). La fréquence de consommation est également un paramètre important impactant sur le temps de détection ; au plus la consommation est régulière, au plus la durée de dépistage est élevée (jusqu’à 15 jours maximum).



Les signes d’overdose/intoxication ne s’expriment pas nécessairement par une perte de conscience et les dépister rapidement est essentiel à la survie de la victime :

-  Delirium (état d’agitation, altération de la conscience, etc.) ;

-  Respiration irrégulière, tremblements ;

-  Fièvre et sudation importante ;

-  Douleurs thoracique, tachycardie, troubles du rythme cardiaque ;

-  Crise d'épilepsie. 



En cas d’urgence (malaise, crise d’épilepsie, etc.), les premiers gestes sont importants :

-  Si la personne est consciente – même partiellement – il est impératif de l’amener au calme (rassurer, écouter, parler) ;

-  Si elle est inconsciente, contactez immédiatement les services de secours et vérifiez si le coeur bat et si la personne respire. En l'absence de ces signes, entamez une réanimation (massage cardiaque) en attendant l'arrivée des services de secours.



Bien que l’usage du crack ait généralement une connotation négative par rapport à la cocaïne auprès des consommateurs, les effets immédiats (flash/rush) du produit et le fait que seules de petites quantités suffisent (prix à l’unité moindre), font qu’il bénéficie d’une dynamique de l’offre et de la demande significative. De plus, la phase de descente brutale après consommation amène bien souvent le consommateur à recourir à d’autres drogues (alcool, héroïne, benzodiazépines et parfois cannabis) afin de l’atténuer ou de dormir, l’enlisant progressivement dans la poly-consommation.



avec la collaboration du Docteur Christian Figiel, Psychiatre/Addictologue



Sébastien DORMAELS

Master en criminologie



En savoir plus:

https://www.ofdt.fr/produits-et-addictions/de-z/cocaine-et-crack/

®SECUNEWS

Étiquettes