Le coronavirus : ça use ! Renforcer mes capacités de résilience

La pandémie liée au coronavirus s’apparente à un marathon, les émotions sont mises à rude épreuve car les semaines se succèdent et l’incertitude demeure. Comment s’adapter et résister psychologiquement à cette situation.

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Le coronavirus : ça use !



Outre les états de stress post-traumatiques qui ont touché des populations spécifiques telles que les soignants, les patients atteints du Covid ou encore leurs familles, une autre forme de stress, dite chronique, peut toucher et fragiliser l’ensemble de la population bouleversée par l’épidémie de coronavirus et le confinement. En effet, de nombreuses personnes qui allaient bien sur le plan psychologique avant cette crise se trouvent également impactées négativement par la pandémie et l’incertitude face à l’avenir.

Le stress chronique est la réponse de notre cerveau à des évènements anxiogènes sur une période prolongée et sur lesquels nous n’avons pas de contrôle. Le corps sécrète alors de façon continue les hormones liées au stress pouvant influencer négativement notre santé physique et mentale. 





L’impact du stress chronique

 

  • Un affaiblissement général : une fatigue importante et durable nous accompagne. En parallèle, le système immunitaire est moins efficace et nous fragilise face aux infections courantes comme les rhumes par exemple.

     
  • Des troubles digestifs peuvent être à l’origine d’ulcères à l’estomac, de troubles du transit ou de douleurs abdominales.

     
  • Des douleurs diffuses telles que des migraines, lombalgies et troubles musculo-squelettiques font leur apparition.

     
  • Des affections dermatologiques peuvent également faire surface : eczéma, zona.

     
  • Les changements hormonaux liés au stress (niveau élevé de cortisol) peuvent être responsables d’une prise de poids en activant un signal lié à la faim. 





Entraîner ses capacités de résilience pour contrer le stress chronique  



Le terme « résilience » prend sa source dans le domaine de la physique et désigne la capacité d’un matériau à retrouver son état initial après un choc ou une pression continue. Il a ensuite été employé dans le domaine de la psychologie pour désigner les compétences d’une personne ou d’un groupe à faire face à des situations déstabilisantes. La crise liée au coronavirus nous pousse tous dans nos retranchements.

Entraîner certaines de nos capacités de résilience peut nous donner un réel coup de pouce pour y faire face.

 

  • L’amusement et la lutte contre l’ennui nous poussent à rechercher de nouvelles activités qui nous aident à nous distraire, ce qui impacte positivement l’humeur et contribue à la résilience.

     
  • S’informer avec parcimonie aide à maintenir un niveau de connaissances utiles afin de lutter adéquatement contre la pandémie. Les chaînes d’informations continues, source d’anxiété importante, sont à bannir si nous souhaitons favoriser notre résilience.

     
  • Se montrer altruiste : pouvoir prendre soin des autres nous aide à prendre soin de nous, en développant un sentiment d’efficacité personnelle et de confiance en soi.

     
  • Prendre des risques, sortir de nos habitudes et accepter une perte de contrôle: il a été démontré scientifiquement que les personnes qui prennent habituellement plus de risques et qui recherchent de nouvelles sensations sont plus résilientes en période de crise où l’incertitude est le mot d’ordre.



    Sans changer fondamentalement notre personnalité, nous pouvons néanmoins tenter de nous mettre dans des situations où nous avons un peu moins de contrôle. Par exemple, opter pour de nouvelles expériences qui, à la base, ne nous ressemblent pas (changement dans nos loisirs, nos lectures, les musiques écoutées, l’alimentation). Nous pouvons également accepter de perdre un peu de contrôle en acceptant de déléguer certaines tâches à la maison ou au travail.

     
  • Se reconnecter au passé améliore également nos capacités de résilience : en période de crise, il peut être utile de se remémorer certaines expériences de vie, à l’aide de photos par exemple, qui nous rappellent de bons moments ou des moments d’adversité que nous avons pu traverser. Cela peut raviver certaines stratégies que nous avions mises en place et qui pourraient nous aider à traverser la crise actuelle.

     
  • L’écriture : écrire c’est augmenter la capacité à se confronter. Afin de renforcer ses capacités à faire face, il peut donc être utile de s’aménager un temps d’écriture journalier où nous pouvons aborder des souvenirs ainsi que les émotions qui y sont associées.

     
  • Rire : le rire provoque des réactions physiologiques et psychologiques importantes en agissant directement sur l’hormone du stress. Nous pouvons dès lors nous tourner vers des contenus qui privilégient l’humour dans nos choix de lecture ou de programmes télévisuels. Lors de nos conversations, nous avons également le choix d’aborder des sujets plus légers, des souvenirs drôles.

     
  • Continuer à se fixer des objectifs réalistes : en période d’incertitude, il est important de pouvoir se projeter dans le futur. Aménager une pièce, repeindre un mur, trier ses photos, sont autant de petits objectifs qui peuvent nous aider à nous projeter positivement.

     
  • Cultiver une image de soi positive : chaque jour, lister les moments de la journée où nous nous sommes sentis fiers ou contents.

     
  • Maintenir les liens sociaux malgré la distance : utiliser les outils numériques (téléphone, internet) afin de garder un lien avec les personnes qui nous sont chères est important. Ici encore, se centrer sur la crise ne sera pas bénéfique. Il sera plus utile de pouvoir se distraire en communiquant sur ses envies, projets ou anecdotes drôles.



     

Mélanie SAEREMANS

Psychologue-Psychothérapeute

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