Réduire les risques d’intrusion dès le projet d'habitation

Examinons comment inscrire le projet de construction d’une habitation dans un cadre sécurisé afin de réduire au maximum les risques d’intrusion dans la future résidence.

L’évaluation du risque d'exposition d'une habitation au cambriolage est un processus complexe. Il faut tenir compte de différents critères de risque associés au quartier, à la rue et à la maison elle-même. Concernant cette dernière, trois critères sont pertinents dans le choix de la cible par les voleurs : les signes de non-présence dans la résidence, les possibilités de pouvoir oeuvrer sans être observés par des tiers, enfin l'absence d'obstacles (alarme, chien, volets, etc.) qui peuvent entraver l'intrusion.    

Nous nous limitons ici à quelques conseils utiles qui peuvent être pris en ligne de compte dès le stade du projet de votre habitation.

© Steve Closset

Ainsi, lors de la conception d’un projet d’habitation, on veillera à :



- Prévoir une sécurité suffisante pour les différentes ouvertures (portes et fenêtres sécurisées, soupirail verrouillé, porte de garage…).



- Localiser la porte d’entrée en un endroit visible du domaine public afin de permettre un contrôle visuel naturel de celle-ci. Ainsi, elle sera idéalement située directement face au trottoir ou à l’accotement et si elle est en retrait, le renfoncement n’excèdera pas 60 centimètres pour éviter de créer une cachette potentielle.



- Autant que possible, disposer d’un garage pour y placer vos véhicules. A défaut, on prévoira une aire de rangement à l’intérieur de la propriété et en un endroit suffisamment discret de la voie publique. Cela permettra d’éviter aux personnes malintentionnées d’avoir une vue directe sur le véhicule qu’ils pourraient être tentés de voler ou dont ils pourraient déduire votre absence lorsque celui-ci n’est pas présent.



- Marquer clairement la limite entre votre propriété et l’espace public, et ce afin d’induire chez l’usager la connaissance des limites de ses droits et le commencement des vôtres. On évitera par exemple les jardins non clôturés alors qu’ils sont attenants directement au trottoir.



- Si votre propriété est bordée à l’arrière par un sentier ou un chemin, en lisière d’un bois, au bord d’une plaine de jeu ou d’un parc, prévoir une barrière suffisamment infranchissable pour les voleurs.



- Localiser et concevoir l’habitation de telle façon qu’un contrôle visuel naturel soit possible sur votre propriété soit à partir du domaine public, soit au départ des propriétés riveraines. Il en sera de même des plantations dont on évitera, en certains endroits, qu’elles ne constituent un véritable écran masquant le logement. Les passages sur les côtés de l’habitation doivent également être bien dégagés et si possible être visibles du voisinage.



- Eviter par contre les grandes baies vitrées qui permettent aux cambrioleurs de regarder à l’intérieur afin de repérer le butin intéressant. 



- Localiser les équipements et les plantations de telle façon qu’ils ne facilitent pas l’intrusion dans votre résidence. On évitera ainsi de placer la cabane de jardin, un abri pour vélos et motos ou de planter un arbre à un endroit qui offre ainsi un accès plus aisé à l’étage de l’habitation.





De manière générale, pour tout projet immobilier, il convient toujours de se mettre à la place d’une personne malintentionnée pour évaluer quels sont les points faibles en matière d’accès à la propriété et y apporter la réponse la plus appropriée.





Alexandre PONCHAUT

Conseiller à l’Union des Villes et Communes de Wallonie



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