Les dangers des chauffages d’appoint !

Les chauffages d’appoint sont très recherchés ces derniers temps mais ils ne sont pas sans risques : intoxications au monoxyde de carbone et départs d’incendies se multiplient. Comment se prémunir ?

La période actuelle de crise énergétique pousse beaucoup de ménages à recourir aux appareils d’appoint et réchauffer une ou deux pièces afin d’économiser le carburant (gaz ou mazout) du chauffage central qui coûte cher. Ils utilisent donc des combustibles (solides, liquides ou gazeux) ou de l’électricité. Seuls les appareils électriques ne produisent pas de flammes.

 

© Steve Closset



Trois types de risques



La flamme

Tout combustible brûle en produisant une flamme : c’est très joli dans un feu ouvert ou un insert mais plus insidieux et moins visible dans un appareil au gaz à catalyse ou au pétrole.

Afin d’éviter les risques d’incendie, cette flamme, de plusieurs centaines de degrés, doit être distante de tout objet ou décoration inflammable.

Le monoxyde de carbone

Les combustibles se mélangent à l’air ambiant pour brûler et produisent ainsi du dioxyde de carbone en consommant de l’oxygène dans la pièce. Ceci est dangereux dans un endroit calfeutré et confiné. Si la baisse du taux d’oxygène est déjà nocive pour notre santé, la raréfaction de l’air entraîne d’office une mauvaise combustion qui génère alors un gaz mortel : le monoxyde de carbone. C’est aussi le cas pour des appareils mal entretenus.

Un bon détecteur de CO permet de vous alerter à temps.

Le rayonnement

Un point chaud rayonne des infra-rouges et nous procure une sensation de chaleur. Mais ce rayonnement peut s’avérer dangereux lorsqu’il dépasse une intensité qui provoque des brûlures ou des inflammations spontanées (papier, tissus, bois).

Tous les types de chauffage sont concernés. Afin de s’en protéger, l’intensité du rayonnement peut être diminuée par l’éloignement de la source ou la pose d’un écran.



Les appareils concernés et la prévention 



La cheminée et le poêle à bois

En brûlant du bois, on génère des flammes et du rayonnement. De plus, les gaz et les fumées sont envoyés dans une cheminée qui s’encombre rapidement de suies. L’accumulation de suies peut être à l’origine d’un feu dans le conduit avec des conséquences dommageables pour toute l’habitation. La qualité du tirage et l’entretien de la cheminée sont primordiaux pour limiter les risques.

De plus, un usage modéré de combustible et la propreté du foyer permet d’éviter la propagation des flammes en particulier dans des copeaux.

Pour se protéger du rayonnement, des écrans existent et le foyer doit être à bonne distance de tout objet inflammable (décoration, linge, tapis, mobilier).

Avant de quitter la pièce, assurez-vous de l’extinction du feu et de la mise en sécurité des braises.

Le poêle à pétrole

Il existe plusieurs types de poêles à pétrole mais le principe de base est le même pour tous : ils brûlent du pétrole. Leur usage prolongé dans une pièce calfeutrée est donc déconseillé. Même si la flamme est moins belle que celle d’un poêle à bois, elle comporte les mêmes risques.

C’est aussi le cas pour le rayonnement contre lequel les précautions d’usage s’imposent.

Le poêle à gaz (radiant ou à catalyse)

Dans le commerce, on trouve trois types de poêles : le poêle à gaz infrableu, le poêle à gaz infrarouge et le poêle à gaz catalyse. Leur type de fonctionnement est assez différent mais la combustion entraîne la production de CO2 et, si elle est incomplète, de monoxyde de carbone. Si la flamme d’un chauffage à catalyse est moins chaude que les autres, les mêmes précautions s’imposent néanmoins.

Le gros danger inhérent au gaz est aussi sa bonbonne (qui est souvent stockée à l’intérieur) et les raccordements (joints et flexibles) qui doivent faire l’objet du plus grand soin. L’appel à un professionnel est fortement recommandé.

Remarque : le poêle à gaz à catalyse est réputé comme ne dégageant aucun gaz toxique. C’est une erreur : même si la quantité d’oxygène consommé et de dioxyde ou monoxyde de carbone est très faible, ces gaz sont quand même présents, surtout en cas de dysfonctionnement !

Le canon à chaleur

Généralement doté d’un brûleur à gaz ou à mazout, le canon est muni d’un ventilateur qui souffle l’air réchauffé avec les gaz de combustion !!! Forcément, ces gaz sont toxiques pour l’homme au-dessus de certaines concentrations. Voilà pourquoi son usage est limité aux ateliers, aux chantiers ou aux tentes extérieures qui bénéficient d’une bonne ventilation. Il est totalement interdit dans des habitations individuelles ou des lieux calfeutrés.



Conseils généraux 

  • Evitez la propagation des flammes en éloignant les matériaux inflammables
  • Diminuez le rayonnement infrarouge en respectant une bonne distance ou en plaçant un écran
  • Ventilez la pièce de façon suffisante pour apporter assez d’oxygène
  • Munissez la pièce d’un détecteur de CO
  • Eteignez toujours le chauffage si vous le laissez sans surveillance.



Jean-Paul CHARLIER

Commandant des services d’incendie er

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