Jeunes et alcool : quelles pistes pour les parents ?

Les parents se sentent parfois démunis quand leurs enfants sont confrontés à l’alcool. Vers 15-16 ans vient en effet le temps de fêtes «alcoolisées». Comment aborder, comment préparer, comment armer ?

 

Par le dialogue. Incontestablement une des meilleures préventions. En parler avant, en parler après, mais surtout en parler ! Et dans cet échange, assurer de son aide inconditionnelle, de sa présence en tant que parent. Quoi qu’il arrive. Pour lui ou pour ses amis.

© S. van Malleghem

L’actualité pour en parler … avant



L’actualité médiatique regorge de faits divers où l’alcool a joué un rôle. Pourquoi ne pas rebondir sur ces actualités ? Quand les médias se font l’écho de drames ou même d’incidents mineurs, c’est peut-être l’occasion d’interpeller, d’échanger, de demander quelle expérience en a votre enfant, en tant qu’acteur ou témoin. Une façon d’amorcer la discussion. Toutefois, si la conversation s’engage dans un sujet non maîtrisé, mieux vaut ne pas trop s’avancer et prendre d’abord le temps de s’informer correctement.







A éviter : la boisson interdite



Il faut éviter de mystifier l’alcool, de se focaliser sur cette «boisson interdite». Entrer dans une telle approche, c’est risquer de conduire tout droit les adolescents vers une consommation problématique. Il est plus crédible d’aborder les effets positifs (détente, désinhibition), aussi bien que les négatifs (perte de contrôle, entre autres).



Les parents consomment généralement eux-mêmes de l’alcool, il est donc plus percutant d’être transparent. Et de veiller en tant que parents à consommer avec modération. Non seulement pour une question de santé mais aussi parce que les parents sont des modèles pour les enfants.







La crise pour en parler … après



Il faut parler de la crise, de la biture, de l’intoxication. Ne pas la banaliser. Le dialogue doit reprendre : demander comment cela s’est passé, comment votre enfant s’est senti, s’intéresser à lui. Tenter de comprendre comment ils en sont arrivés là.



Puis chercher, ensemble, les moyens pour que cela ne se reproduise pas, pour que la prochaine soirée puisse être réussie mais autrement. Identifier les moments, les choix qui ont fait basculer la fête dans la crise. Réfléchir à la façon de faire face une prochaine fois : comment refuser le verre de trop ? Comment éviter de monter dans une voiture dont le chauffeur a trop bu ? En somme, comment garder le contrôle.







Un recadrage nécessaire



L’après-crise est aussi le temps du rappel de règles. Réalistes mais incontournables. Des règles qui n’ont pas été respectées et dont les conséquences devront être assumées. Il serait bon que parents et enfants arrivent à se mettre d’accord sur les conditions dans lesquelles la consommation est possible, sur la quantité maximale à ingérer, etc.



A ce sujet, il est conseillé de patienter trente minutes entre deux boissons alcooliques car l’effet de l’alcool peut tarder. Le binge drinking illustre bien ce problème de consommation expresse. Par ailleurs, il vaut mieux être particulièrement prudent avec des mélanges très sucrés comme les alcopops, car il est plus difficile d'estimer la quantité d'alcool contenue. Une bouteille peut en cacher une autre …







Sandrine MATHEN

Licenciée en psychologie





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