Grooming : comment l’identifier et le prévenir

Le phénomène de grooming désigne le processus par lequel un adulte approche un mineur et le manipule à des fins principalement sexuelles. Quels sont les signes qui doivent alerter et comment y réagir.

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Définir le grooming

Le grooming implique généralement une forme de séduction et de manipulation, qui peut être utilisée pour gagner la confiance et l’affection d’un jeune. Il s’agit d’une stratégie utilisée par certaines personnes pour séduire, manipuler ou exploiter des enfants ou des adolescents de manière à obtenir des faveurs le plus souvent d’ordre sexuel. En effet, le jeune est poussé à faire certaines choses qu’il n’aurait pas faites habituellement. Comme envoyer des photos de soi nu, ou avoir des relations sexuelles.

Le grooming peut avoir lieu en ligne, sur les réseaux sociaux, mais aussi dans la vie réelle.

Précisons que la loi punit le fait de proposer une rencontre à un mineur, par quelque moyen que ce soit, si cela se fait dans le but d’atteindre à son intégrité sexuelle (art. 417/24). Par ailleurs, dans certaines circonstances (manœuvre, proposition de cadeau, etc.), elle sanctionne aussi la personne majeure qui mobilise des technologies de communication ou d’information pour faciliter une infraction à son égard (art. 433bis/1).

Il est important de noter que le grooming est souvent perpétré par des personnes connues de la victime. En effet, la plupart du temps, ces personnes occupent des rôles dans la vie du jeune (entraineur sportif, soignant, enseignant, ami de la famille). Selon les cas, la personne qui pratique le grooming peut :

  • Montrer un intérêt excessif pour la victime en lui envoyant des messages fréquents ou en passant beaucoup de temps avec elle.
  • S’efforcer de maintenir la relation secrète, en encourageant la victime à mentir à ses proches ou à cacher leur relation.
  • Manipuler émotionnellement la victime afin de la contrôler en lui faisant croire qu’elle est la seule personne qui lui apporte de l’affection ou qui la comprend.
  • Persuader la victime de faire des choses qui vont à l’encontre de ses croyances ou de ses valeurs, ou de lui faire faire des choses qui la mettent en danger.
  • Utiliser la technologie, comme les réseaux sociaux ou les applications de messagerie, pour entrer en contact avec la victime et maintenir la relation.



Les phases du grooming

Dans un premier temps, les interactions avec le jeune ne semblent pas préoccupantes. La personne qui pratique le grooming commence par des actions innocentes en apparence. Elle est à l’écoute, bienveillante et peut faire beaucoup de choses plaisantes avec lui. En toile de fond, ce prédateur va prendre beaucoup de temps à développer sa relation avec la victime, à se renseigner sur ses vulnérabilités, ses goûts, ses intérêts. Il va ensuite utiliser ses connaissances pour gagner et maintenir un contrôle et la confiance du jeune pour enfin introduire lentement le contenu sexuel et/ou les contacts physiques, tout en lui faisant croire que les nouvelles activités qu’il lui propose sont inoffensives, voire bénéfiques pour lui. En effet, un grand nombre de prédateurs sexuels utilisent rarement la violence physique et ont recours à ce type de stratégie.

Alors que les enfants de tout âge, sexe ou origine peuvent être victimes de grooming, les jeunes victimes de discrimination, d’isolement et de racisme sont parmi les plus ciblées en raison de leur vulnérabilité sociale.

L’agresseur peut également manipuler d’autres personnes importantes de l’entourage de l’enfant telles que les parents, les soignants ou les enseignants, pour renforcer leur confiance et créer de nouvelles opportunités d’abus.



Les formes de grooming

Il existe plusieurs formes de grooming, qui peuvent varier selon le contexte et les motivations de la personne qui le pratique. Le grooming peut être sexuel, romantique, financier ou encore à des fins criminelles ou terroristes (trafic de drogue, gangs, radicalisation). Il peut cibler des enfants et des adultes. L’aspect commun est que l’agresseur manipule sa victime en instaurant un climat de confiance pour lui soutirer quelque chose.



Détecter le grooming

Il peut être difficile de détecter le grooming, car il peut être subtil et se développer lentement. Certains signes peuvent cependant alerter :

  • Le jeune reçoit des cadeaux ou de l’argent de provenance inconnue.
  • Il passe beaucoup de temps en ligne en étant secret ou réticent à partager ce qu’il y fait.
  • Il montre un changement de comportement (agitation, irritabilité, agressivité), une perte de confiance en soi ou des troubles du sommeil.
  • Il s’isole ou met de la distance avec ses amis ou sa famille.

     

Agir face au grooming 

  • Parlez ouvertement et calmement à l’enfant, avec attention, sans pression ni jugement.
  • Protégez l’enfant s’il est en danger immédiat. Assurez-vous qu’il soit en sécurité et loin de l’auteur du grooming.
  • Signalez le grooming à la police ou aux services de protection de l’enfance.
  • Sollicitez un professionnel afin de fournir une aide psychologique à l’enfant et l’aider à surmonter cette épreuve.



Mélanie SAEREMANS

Psychologue – Psychothérapeute

Référence : 

https://theconversation.com/grooming-an-expert-explains-what-it-is-and-how-to-identify-it-181573

®https://www.secunews.be

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