En rue, comment éviter d’être la cible d’une agression ?

Tel un prédateur dans la nature, l’agresseur qui agit seul, observe sa proie afin de jauger sa vulnérabilité. Comment éviter de devenir sa cible ? Comment le dissuader ? Quelles sont les caractéristiques communes des personnes agressées ?

Ce que nous dégageons au travers de notre langage non-verbal sont, bien plus que nos mots, des signaux instinctifs de notre état d’esprit, de nos émotions, de ce que nous vivons, de notre confiance en soi, … 



Dans le domaine de la sécurité, notre non-verbal revêt encore une autre importance. Une étude atteste en effet que les agresseurs, toutes catégories confondues, observent l’attitude non verbale de leurs futures victimes avant de passer à l’acte.

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Les signes non-verbaux de vulnérabilité

L’individu qui commet des infractions comme le vol, le racket, l’intimidation ou des agressions sexuelles tient compte, avant d’agir, à la fois du contexte, de l’isolement de sa cible, de ce qui pourrait lui être dérobé, mais mesure surtout sa vulnérabilité à sa façon de marcher et de regarder.

Il s’intéresse de près à celles et ceux marchant lentement, la tête baissée, sans contact visuel avec leur environnement, dont les bras sont trop serrés contre le corps et les pas trop rapprochés. D’autres signes corporels comme le regard fuyant, le gigotement des mains et des pieds, la manière de soulever le pied, de transférer le poids du corps … entrent également en ligne de compte.

Ces attitudes, ces allures permettent à un agresseur de se faire une idée de la fragilité dans le système de défense et de la confiance en soi d’une personne.





Marcher en confiance - Marcher en conscience

Marcher en conscience du moment présent, de notre environnement, d’un pas assuré et résolu est de nature à rendre plus complexe toute agression verbale ou physique.

Les points d’attention sont :

Votre posture avec le port de tête, la grandeur de vos pas, le balancement de vos bras, l’attitude dégagée de vos épaules, le rythme de votre marche, et votre contact visuel.

Quelques conseils :

  • Avant de sortir, prenez le temps d’une grande inspiration en remontant vos épaules durant quelques secondes puis relâchez le tout. Recommencez autant de fois que désiré.

     
  • Prenez conscience de votre respiration et de ses sensations sans rien vouloir changer

     
  • Entamez vos premiers pas en reconnaissant les changements dans vos sensations physiques au niveau de vos pieds et de vos jambes.

     
  • Votre tête est bien droite. La lever donnerait de l’hostilité à votre posture.

     
  • Vos bras accompagnent le mouvement de vos jambes.

     
  • Vos pas sont résolus, énergiques, déterminés… tout en veillant à rester calme et présent à vos sensations, votre respiration, votre environnement.

    Si votre esprit s’égare dans vos pensées, vous pouvez utiliser ces sensations comme une ancre pour renouer avec la conscience de votre marche, de votre posture.
  • Fixer un point à l’horizon vous donnera une détermination palpable qui n’en sera que plus dissuasive.

     
  • Balayer sereinement du regard par moment, votre environnement, donnera l’indication que vous y prêtez attention, ce dont les prédateurs se méfient.



Si un potentiel agresseur vous suit

Quand vous êtes attentif à tout ce qui vous entoure, vous devenez capable de percevoir énormément de choses et notamment ceux qui sont en train de vous repérer.

Si quelqu’un se rapproche trop de vous :

  • Continuez à marcher avec la même assurance, calmement. Accélérez le pas signifierait à ses yeux, qu’il a atteint son premier but : vous faire peur

     
  • Arrêtez-vous soudainement et attendez quelques secondes pour vous retourner

     
  • Regardez le d’abord, et s'il continue, déplacez-vous pour préserver une distance de sécurité de 2-3 mètres. S'il continue encore, arrêtez-le par un STOP ferme, tout en reprenant une distance ne lui permettant toujours pas de vous toucher. Vous pouvez également créer une barrière physique avec l’individu, d’un geste de main(s).

    En lui envoyant un message sans équivoque possible : « Je me méfie de toi… ! », vous pourrez décourager cette personne, pour qui vous ne serez plus une victime potentielle mais un potentiel problème !

Mais n’oubliez pas : l’important est de toujours vous diriger vers la sécurité, vers un endroit où il y a de la lumière, des gens, des magasins, des transports, surtout si vous êtes seul(e).



Une victime ne porte jamais la responsabilité de son agression parce qu’elle a adopté une mauvaise attitude corporelle. Le seul coupable dans le passage à l’acte est et reste l’agresseur !



Thierry DEROUA

Commissaire Divisionnaire e.r.

Trainer en attitude coachante

Praticien en Relaxothérapie ® - Accompagnement du Stress et du Traumatisme



Sources :

Comment les prédateurs repèrent leurs victimes (video)

Sapeurs-pompiers, un métier à rixe ? Guide de bonnes pratiques pour désamorcer les conflits, GESIVI



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