Au cœur des Unités Spéciales de la Police Fédérale

Les Unités Spéciales de la Police Fédérale fêtent leurs 50 ans d’existence cette année. Ces policiers surentraînés sont chargés des missions les plus à risque maîtrisant expertises, techniques et moyens spéciaux. Une vidéo exceptionnelle à découvrir.

Créée au départ sous le nom de "Groupe Diane", après la prise d’otages lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972, la DSU (Directorate of Special Units) est devenue au fil des années une unité de police réputée internationalement pour son efficacité. Nous vous proposons, à travers plusieurs articles, une immersion totale au sein de ces unités spéciales.

© Police fédérale

Ultima Ratio

La DSU a pour devise « Ultima Ratio » ce qui signifie « dernier recours ». Autrement dit, les Unités Spéciales n’interviennent que si les moyens policiers classiques ne sont pas en mesure de solutionner le problème et la contrainte constituera alors toujours le moyen ultime, leur première arme étant la négociation.

Le rôle de la DSU est d’apporter un appui aux services de la police intégrée mais aussi à d’autres services spécialisés non policiers.



Missions et terrain d’action

La DSU n’intervient jamais d’initiative mais toujours à la demande d’autres services de police.

Les unités spéciales de la DSU participent à des missions d’appui à l’enquête. Ceci afin de récolter des éléments probants concernant les auteurs, faciliter leur interception et permettre aux enquêteurs d’aboutir.

Quelques exemples :

  • Les opérations d’observation et d’infiltration ;
  • Les contrôles visuels discrets et le placement d’écoutes directes ;
  • La mise à disposition de centrales d’interception des télécommunications.

Les unités de la DSU exécutent aussi des missions de surveillance et de protection. Notamment lors d’un sommet européen, de l’Otan et visite du Président des USA.

La DSU est évidemment appelée à gérer et résoudre des situations de crise à seuil élevé telles que les prises d’otages, les enlèvements, les Fort Chabrol (lorsqu’une personne est retranchée dans un immeuble et menace les policiers ou de se suicider) ainsi que les opérations de grande envergure telles que :

  • Des émeutes violentes qui risquent de dégénérer en prison
  • La fouille de grands espaces intérieurs ou extérieurs dans lesquels pourraient se trouver des personnes armées
  • Les interventions dans des environnements spécifiques tels que sur un navire, dans un avion, dans un train ou dans un bus.
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« Tous sous un même toit »

Il s’agit de l’un des principaux atouts de la DSU. Concrètement, la DSU est sous un commandement unique basé à Bruxelles. Ses différentes unités peuvent être déployées de manière autonome ou être jointes dans toutes les combinaisons possibles. La composante offensive peut, par exemple, intervenir seule ou conjointement avec la composante technique, d’observation, etc. Les unités centrales et décentralisées peuvent de même agir seules, de manière combinée et/ou être intégrées.

A noter également que les membres opérationnels ont la possibilité de glisser d’une unité centrale à décentralisée ou inversement.

Le processus de recrutement et de formation procède du même tronc commun : les candidats des unités centrales et décentralisées suivent le même processus de recrutement et ensuite la même formation, ce qui crée a fortiori des liens entre les membres de la DSU. Par la suite, les formations spécifiques liées à des spécialités ou recyclages permettent aux membres opérationnels des différentes unités de se retrouver régulièrement.

Cette intégration favorise sans conteste un esprit de corps unique : les membres de la DSU sont spécialement motivés et fiers d’appartenir à leur unité, ils font preuve d’une très grande disponibilité et donnent le meilleur d’eux-mêmes. 

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Fonctionnement

La DSU est composée d’unités centrales à Bruxelles et déconcentrées à Gand, Anvers, Charleroi et Liège.

Les unités centrales opérationnelles de la DSU - à l’exception de l’Undercover Team - regroupent les services suivants :

  • L’Intervention, la composante « offensive » principalement impliquée dans la résolution de situations de crise type Fort Chabrol et prise d’otages ;
  • L’Observation chargée notamment des missions de surveillance et de filatures de groupes criminels et de terroristes.
  • L’Unité Technique dont les ressources techniques sont hautement spécialisées.

On retrouve également à Bruxelles d’autres services DSU : la Direction, la formation, la cellule de coordination et appui opérationnel, le service du personnel, les services finance et logistique. Grâce à ces services, les différentes composantes opérationnelles bénéficient de moyens humains, financiers et matériels appropriés.

Outre les unités centrales, la DSU dispose également d’unités déconcentrées appelées POSA (Protection, Observation, Support et Arrestation) à Gand, Anvers, Charleroi et Liège. Ceci permet de couvrir géographiquement toute la Belgique en appui policier spécialisé.

Les POSA accomplissent les mêmes tâches/missions que les unités centrales (arrestations spéciales, perquisitions renforcées, observations et d’appuis techniques), à l’exception des opérations nécessitant des compétences ou des équipements uniquement attribués aux unités DSU casernées à Bruxelles.

Dans un prochain article, nous vous proposerons une immersion au cœur des services Intervention et Arrestation.



Christian ARNOULD

Commissaire divisionnaire er



Sources :

Direction centrale des unités spéciales, site internet de la police fédérale

https://www.police.be/5998/fr/a-propos/police-judiciaire-federale/direction-centrale-des-unites-speciales

Une vidéo exceptionnelle (2022) produite en 2022 à l’occasion du 50e anniversaire des Unités Spéciales

https://www.youtube.com/watch?v=PNAN2R5fii4

 

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