Après un conflit : comment recréer la confiance ?

Vivre des désaccords est normal. Certains conflits sont révélateurs de profondes incompatibilités entre personnes. Comment reconstruire une relation de confiance après un conflit ?

 

Après un conflit, le plus difficile est certainement de restaurer la confiance mutuelle entre les personnes concernées.

Derrière l’apparente réconciliation, et même si chaque partie a assumé sa part de responsabilité, peuvent subsister, en lien avec certains détails du conflit, une méfiance, de la suspicion, du doute vis-à-vis de la réelle bonne volonté de l’autre, de la frustration, ou encore de la rancœur, ....



Voici quelques pistes pour reconstruire une confiance mise à mal et ainsi éviter de rester dans une réconciliation hypocrite et méfiante.

© Steve Closset

S’assurer que tous les points ont été traités

Cela offre à chacune des parties concernées :

  • Le sentiment d’avoir gagné quelque chose au bénéfice de tous et de la relation.
  • L’opportunité de faire preuve de bonne volonté en adoptant des comportements favorisant une relation sereine, plutôt que de rester observateur des moindres faits et gestes de l’autre, en étant prêt à l’agresser à nouveau au moindre faux pas.
  • Le sentiment d’avoir fait de son mieux, ce qui est bon pour l’estime de soi… si malgré tout, la situation ne se normalise pas.



Rester objectifs sur les faits

Explorer tous les éléments de la situation conflictuelle va aider chacune des parties à bien comprendre ce qui s’est passé. Rester factuel, objectif dans l’évaluation des faits et rien que des faits... évitera de considérer les comportements de l’autre comme une vérité absolue et ouvrira la voie à l’assertivité et à la confiance en l’avenir.

N’oublions pas que notre cerveau a tendance à chercher la confirmation de ce à quoi il s’attend.



Faire preuve d’indulgence

Un conflit génère des émotions et le délai pour les intégrer est unique à chaque individu. Tout ne va donc pas se modifier du jour au lendemain. Quelques maladresses / erreurs de la part des personnes concernées sont possibles et même probables. Faire preuve d’indulgence, de bienveillance permettra d’éviter de nouvelles discordes.



Accepter d’être blessé

SI les comportements de l’autre nous sont visibles, les valeurs et croyances, les besoins qui les motivent nous échappent complètement.

Dans un conflit, il en va de même. Chacun en sort blessé, à sa manière.

Mieux vaut dès lors reconnaître et accepter que l’on a été blessé, qu’on est là pour négocier et que la reconstruction d’une relation pacifique se fait à deux.

Rester sur un sentiment d’avoir « eu le dernier mot », d’avoir été « victime », ne favorisent ni l’estime de soi, ni la confiance, ni la collaboration.



Être le changement

« Soyons le changement que nous voulons voir… » s’applique en matière de conflits :

  • Montrer l’exemple à l’autre de ce que nous lui avons demandé
  • Respecter scrupuleusement les engagements pris lors de la résolution du conflit
  • S’attacher à avoir une attitude fiable et congruente, « en faisant ce que je dis, en disant ce que je fais »
  • Dire bonjour, remercier, être courtois, agréable, et prévisible.

Les comportements positifs favorisent en effet le positif en retour.



Mettre fin aux non-dits

Les non-dits enveniment les relations et occupent souvent une place de choix dans les conflits. Aussi, vaut-il mieux apprendre à exprimer et/ou défendre son point de vue sans agressivité, à donner des feedbacks constructifs, à exprimer des critiques élégantes, de nature à encourager l’empathie dans la relation.

Ainsi, si l’autre partie en venait à enfreindre les accords passés, de manière volontaire ou non, il s’agirait plutôt que de ne pas dire, de lui rappeler sans attendre, les engagements pris et de fixer une limite, s’il devait persister, en s’appuyant si nécessaire, sur la personne ayant joué le rôle de médiateur dans la résolution du conflit.



Reconnaître les compétences de l’autre

Dire à l’autre, dans des moments choisis et sans excès de flatterie, ce que nous apprécions chez lui/elle, autant dans son travail que dans ses comportements est un moyen simple pour renouer avec la confiance, la reconnaissance mutuelles et un climat plus inspirant.



Retrouver la bonne distance professionnelle

Sur le plan affectif, le conflit rapproche car il met beaucoup d’émotions dans la relation. Celle-ci peut alors prendre plus (trop ?) de place dans notre mental que ce qu’elle ne nécessitait, avant le conflit.

Pour quelles raisons étions-nous en relation ? Une collaboration ? Un projet commun ? Une relation hiérarchique ? …

Répondre à ce type de questions pour retrouver la bonne distance professionnelle, c’est-à-dire celle qui conviendra aux deux parties, va permettre de redonner du sens à l’objectif de la relation tant dans l’environnement relationnel que professionnel.



Garder le désir d’évoluer

Chercher à se connaître aide à mieux comprendre les autres, cet autre avec qui nous avons été en conflit. Apprendre à apprendre permet d’interagir plus en accord et d’inspirer confiance.





Thierry DEROUA

Commissaire divisionnaire er

Trainer en attitude coachante

Praticien en Relaxothérapie ® - Accompagnement du Stress et du Traumatisme

 

Article inspiré de « Négociation et analyse des conflits » (2014-2015) – Université de NAMUR – Syllabus IBAGM 313 – Benoit MAQUET - Maître de conférences.

 

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