Alcoolisme parental : l’intervention des professionnels

L’alcoolisme parental peut avoir des conséquences dévastatrices pour les enfants. Face à cette réalité, les professionnels de l’enfance sont souvent en première ligne pour repérer les signes de négligence et agir en conséquence.

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Protéger les enfants touchés par l’alcoolisme parental

La protection d’un enfant est une responsabilité collective et les enseignants, éducateurs, travailleurs sociaux, psychologues et professionnels de la santé ont un rôle important à jouer dans la prévention de la maltraitance infantile. En quoi sont-ils impliqués ?

-       Protéger l’enfant de tout danger potentiel résultant de l’alcoolisme de ses parents, tels que des comportements violents ou négligents, un manque de supervision, une exposition à des substances dangereuses.

-       Identifier les signes d’abus ou de négligence, tels que les blessures physiques, des absences répétées à l’école, des retards de développements et/ou d’apprentissages, des problèmes de comportement ou émotionnels. Et bien qu’il faille respecter la confidentialité des informations relatives à l’enfant et à sa famille, il s’agira de dénoncer aux autorités les faits mettant sa sécurité en danger (ex : maltraitance)  

-       Offrir à l’enfant un soutien émotionnel avec une écoute attentive, être compréhensif, empathique, rassurant et l’aider à exprimer ses émotions.

-       Informer et éduquer l’enfant sur la maladie du parent, sur ses effets sur l’ensemble de la famille et les ressources disponibles pour lui apporter une aide.

-       Collaborer avec d’autres professionnels et organismes afin que les diverses interventions assurant une protection, un soutien et un traitement appropriés pour l’enfant et sa famille soient coordonnées efficacement.

 

Que faire si l’on soupçonne une négligence 

-       Établissez une relation de confiance avec l’enfant afin qu’il s’autorise à aborder ses difficultés avec vous. 

-       Évaluez de manière objective la situation : il est important de distinguer une possible négligence de faits liés à la maltraitance. Dans ce dernier cas, il sera nécessaire de rassembler des informations précises, telles que des témoignages, des observations, des rapports médicaux ou scolaires autrement dit des actes d'enquête judiciaire sous la direction du parquet de la jeunesse.

-       Abordez le parent dépendant afin de lui expliquer la situation et l’encourager à chercher de l’aide pour surmonter son addiction. Il est important de se montrer empathique mais ferme dans vos propos. 

-       Proposez des pistes d’aide comme Écoute-enfants. Cette association offre une ligne d’écoute téléphonique gratuite et confidentielle pour les enfants et les adolescents qui sont victimes de maltraitance, de négligence, de harcèlement ou de toute autre forme de violence. Elle travaille également en étroite collaboration avec les autorités compétentes pour protéger les enfants en danger et offre une assistance juridique et psychologique aux enfants et à leur famille. Les appelants peuvent rester anonymes et recevoir des conseils et un soutien adapté à leur situation. 

-       Si la situation persiste ou si l’enfant est en danger, vous avez le devoir, comme toute personne, de signaler cette situation aux autorités compétentes le plus rapidement possible afin de prendre les mesures nécessaires pour protéger l’enfant et fournir l’aide nécessaire à la famille.

 

Signaler un cas de maltraitance 

-       En région flamande, il existe un numéro d’appel unique pour signaler les cas de maltraitance et de négligence envers les enfants : le 1712. Il est gratuit et confidentiel. 

-       En région wallonne et en région de Bruxelles-Capitale, les signalements peuvent être effectués auprès du service de protection de la jeunesse (SPJ) de la commune où réside l’enfant. Les numéros de contact peuvent être obtenus auprès des administrations communales. 

-       Il peut aussi être opportun de contacter la zone de police du lieu de résidence de l’enfant. Ce service dispose d’enquêteurs spécialisés dans l’audition de mineurs, d’un service d’aide policière aux victimes et, souvent, d’un « service jeunesse ». Il a aussi l’avantage d’être contactable 24h/7j.

Un appelant ne peut être poursuivi en justice pour avoir signalé un cas de maltraitance ou de négligence envers les enfants. Les autorités compétentes ont l’obligation de protéger l’anonymat des appelants et de garantir la confidentialité des informations recueillies.



Mélanie SAEREMANS

Psychologue- Psychothérapeute

Référence :

https://shop.addictionsuisse.ch/fr/professionnels/102-220-aide-et-soutien-aux-enfants-de-parents-dependants.html#/26-langue-francais

Des sources d'informations et d’entraide :

- La ligne gratuite Ecoute-enfants «103» soutient enfants et ados entre 10h et 24h.

Télé-accueil est également joignable au «107» 24h/24.

Aide Alcool : site consacré aux problématiques liées à l’alcool, offrant des conseils et des témoignages, un forum  + un accompagnement en ligne gratuit et anonyme

Alateen est un groupe d'entraide dédié aux enfants de parents alcooliques. Permanence au 02/216.09.08 (tarif zonal) tous les jours de 9h à 21h.

- Les centres PMS des établissements scolaires

- Des sites suisses mamanboit.ch ou papaboit.ch proposent aux enfants et ados de 8 à 20 ans, des informations sur la dépendance à l’alcool, des récits d’expériences vécues et des échanges avec des jeunes du même âge sur un forum.

®https://www.secunews.be/fr

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