Agir lorsque la colère du jeune est hors contrôle

Parler peut parfois ne pas suffire pour désamorcer l’explosion violente de colère chez un jeune. L’adulte confronté à cette situation devra, dans certains cas, se résoudre à intervenir physiquement pour canaliser la crise.

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L’intervention physique progressive

L’intervention physique progressive peut être une piste utile lorsque l’adulte se voit contraint d’utiliser la force pour stopper le cercle de la violence.

Cette intervention consiste à immobiliser le jeune. Il est important pour l’adulte d’agir avec une grande prudence sans avoir recours à une force ou une violence inutiles. En effet, il ne s’agit en aucun cas de secouer, pousser ou frapper le jeune.

Faire appel à une maîtrise physique peut paraître rude, ce n’est pourtant pas un acte répressif mais une solution qui vise à le protéger et l’aider à se calmer. Il en va également de la sécurité des personnes présentes, envers lesquelles un adulte se doit de prêter assistance s’il les considère en danger.

Cette pratique ne se justifie dès lors que dans certaines situations précises :

  • Le risque de blessure pour le jeune en cas d’emportement (se cogner la tête contre un meuble, faire une chute).
  • Le risque de blessure pour les autres (frapper un jeune présent, blesser une personne proche avec un objet par exemple).
  • L’endommagement grave des équipements ou du matériel (à l’école, ou dans l’espace public). 

Pourquoi est-ce utile ? 

La crise de colère est une manifestation physique d’émotions négatives sous-jacentes. Le jeune exprime par ses actions violentes son ressenti. Il est donc primordial de rester attentif au moindre signe de communication. La crise exprime un besoin d’être contenu, apaisé et le contact physique peut y répondre. En effet, l’immobilisation s’avère souvent apaisante car elle vient contenir le débordement. 

Toutefois, il est important de garder à l’esprit que cette technique constitue une intrusion dans l’espace personnel du jeune. Cette méthode doit donc être envisagée en dernier recours, une fois que toutes les pistes de communication verbale ont été mises en échec.



Réfléchir avant d’agir

L’adulte devra choisir s’il intervient seul ou avec quelqu’un d’autre.

Le choix du type et de la nature de l’intervention sera lié au degré d’aisance de la personne face à la violence et l’agressivité du jeune ainsi qu’à sa capacité à mettre en action les moyens adéquats pour canaliser une crise de colère.

Intervenir seul, c’est :

  • Accepter l’éventualité d’un contact physique.
  • Avoir une attitude ouverte, ne pas se montrer défensif ou agressif.
  • Se montrer dans la bienveillance en adoptant des postures et des gestes sécurisants.
  • Garder son sang-froid en ne se laissant pas déborder par ses propres émotions.

Intervenir avec un autre adulte c’est :

  • Se concerter au préalable et s’entendre sur la façon d’aborder la situation et de communiquer avec le jeune.
  • Définir les rôles de chacun et les respecter.
  • Adopter des attitudes et des gestes sécurisants.
  • Garder son sang-froid en ne se laissant pas déborder par ses propres émotions ou celles de l’autre.

Demander à un autre adulte d’intervenir sans participer soi-même à l’immobilisation physique c’est :

  • Avoir préalablement établi avec une personne de confiance la possibilité d’intervenir de cette façon auprès d’un jeune en crise.
  • Avertir la direction de l’établissement scolaire, de l’institution ou de sa hiérarchie de cet accord.
  • S’assurer que la personne maîtrise certaines techniques de communication et d’immobilisation non violentes.
  • Prendre le temps de débriefer avec cette personne sur l’incident une fois celui-ci terminé.



Mélanie SAEREMANS

Psychologue-Psychothérapeute

Références :

https://pdf4pro.com/amp/view/crise-de-col-232-re-mod-232-le-d-un-rapport-d-incident-1bea65.html

https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=communication_non_violente_th

®https://www.secunews.be/fr/

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