Alerte à la bombe ou au colis piégé : comment se préparer ?

La découverte d'objets suspects et la réception d'un message téléphonique explicite, peuvent être des indicateurs sérieux de risque d'alerte à la bombe. Outre les mesures de prévention générale, certaines règles sont à suivre en attendant l'arrivée des spécialistes (police, services de déminage, ...) mais également pour assister ceux-ci le moment venu.



Des menaces de tous ordres



Les alertes à la bombe, la réception de lettres ou colis suspects, etc., sont un phénomène récurrent et aucune entreprise ni service public ne doit a priori exclure la probabilité d'en être la cible à un moment donné. Distinguer une fausse alerte émise par un plaisantin ou un déséquilibré d'une véritable menace d'attentat n'est pas nécessairement aisé et les responsables ne peuvent pas prendre de risques pour les personnels et installations.



Les motivations des auteurs ? Elles peuvent être de tous ordres : idéologiques (terrorisme, extrémisme, anarchisme), instrumentales (semer la panique, intimider, nuire à l'image de l'entreprise), conditionnelles (extorsion) ou simplement relever d'un désir de vengeance personnelle.



Par conséquent, les responsables prendront en considération chacun de ces éléments et analyseront la vulnérabilité de leur entité en fonction de ses spécificités (école, aéroports, tribunaux, etc.) pour développer un plan d'actions cohérent et efficace.

Plan d'urgence : une question de préparation



Tenant compte du degré de vulnérabilité de l'entreprise, un plan interne d'urgence déterminera l'ensemble des mesures et des conduites à adopter ainsi que les rôles de chacun lors de son exécution. De manière générale, quelques recommandations provenant du Centre de Crise du SPF Intérieur (référence) :





- Vérifier au préalable si son secteur professionnel fait partie de l'infrastructure industrielle critique ;



- Réaliser une analyse de risques consacrée à la nature de la menace (gravité, probabilité d'occurrence) mais également aux aspects internes de l'organisation tels que l'infrastructure (zones sensibles, voies d'accès, etc.) ou les ressources humaines et matérielles disponibles (équipe de secours, de sécurité, etc.) ;



- Resituer l'entité dans le contexte politique actuel et réexaminer son passé (menaces au cours des années précédentes, tensions avec certains groupes, etc.) ;



- Elaborer un plan d'actions couvrant à la fois, les phases de planification (avant), d'urgence (pendant) et de rétablissement (après). L'ensemble des procédures y sera répertorié de manière claire et concise. Prendre en considération le pire des scénarios est recommandé ;



- Accorder le plan et la sécurité interne avec les services de secours et la police en vue de permettre une action coordonnée des différents acteurs lors de leur intervention ;



- Régulièrement évaluer et/ou ajuster le plan de prévention et les dispositifs d'intervention.



- Ne pas hésiter à communiquer/dénoncer d'éventuels agissements suspects (repérages, menaces, etc.) - autour et dans l'entreprise même - aux services de police ; ceux-ci pourront fournir des conseils appropriés et ainsi aider à mieux sécuriser les lieux.



La conception d'un plan d'urgence doit nécessairement s'accompagner d'une formation rigoureuse du personnel afin qu'il puisse s'exécuter efficacement : dans le calme et de manière coordonnée.

Lire aussi : http://centredecrise.be/fr

Sébastien Dormaels, Master en criminologie, Zone Entre Sambre et Meuse

Christian Arnould, Commissaire divisionnaire er

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