La tirette : l'automobiliste s'y adapte mais ...

Depuis le premier mars 2014, le système de la tirette a été introduit dans notre code de la route.

Petit à petit, le conducteur belge semble s'y habituer, même s'il reste des progrès à faire.



Rappelons que l'objectif premier est d'éviter d'avoir un grand déséquilibre dans la longueur des files à l'approche d'un endroit où l'on perd une ou plusieurs bandes de circulation. A ce sujet, on peut constater une évolution positive, avec de plus en plus de situations où la bande qui va disparaître à l'approche d'un rétrécissement n'est plus une bande quasi vide en cas de bouchons.



Le conducteur belge s'adapte



Cela veut donc dire que de plus en plus de conducteurs ont compris qu'il ne fallait pas se rabattre inutilement trop tôt. Mais pour autant, tout n'est pas encore parfait.



On peut en effet constater qu'un trop grand nombre de conducteurs ne savent pas encore très bien à quel moment il faut changer de bande. L'intention du législateur, c'est que cela se produise à hauteur du rétrécissement lui-même, et pas un peu partout comme on le voit encore régulièrement.



Le texte du code dit ceci : les conducteurs qui, lorsque la circulation est fortement ralentie, circulent sur une bande de circulation qui prend fin ou sur laquelle la circulation est interrompue, peuvent s'intercaler sur la bande libre adjacente seulement juste devant le rétrécissement.



Mais les habitudes ont la vie dure ...



Le texte est clair, mais il n'est pas simple de changer radicalement les habitudes du jour au lendemain. Pourtant, si les conducteurs se rabattent n'importe où, cela a pour conséquence de déséquilibrer le bon fonctionnement du système qui veut que les conducteurs qui circulent sur la bande qui continue tout droit doivent céder tour à tour, juste devant le rétrécissement, la priorité à un conducteur de la bande qui va disparaître. Dans le cas où la circulation est interrompue aussi bien sur la bande de gauche que sur celle de droite, la priorité doit être cédée à un conducteur qui se trouve sur la bande de droite et ensuite à un conducteur qui se trouve sur la bande de gauche, etc.



Lorsqu'un conducteur a déjà vu plusieurs autres véhicules se glisser devant lui un peu partout avant le rétrécissement, il est humain de comprendre qu'il sera moins enclin à jouer le jeu jusqu'au bout et qu'il sera peut-être tenté de fermer la porte devant lui. Or, c'est justement ce qu'on veut éviter en n'autorisant l'intégration qu'à un seul endroit.



Dernier point, rappelons que la tirette s'applique obligatoirement en cas de fort ralentissement créé à l'approche d'une perte de bande de circulation, peu importe la raison : accident, perte de chargement, véhicule en panne, double file intempestif, travaux, aménagement structurel, etc., ce qui n'inclut pas les accès d'autoroute ou de ronds-points, par exemple ! Mais bien entendu, il est souhaitable que là aussi, les conducteurs fassent preuve d'empathie vis-à-vis des conducteurs qui veulent s'insérer. On n'est jamais trop courtois...



Commissaire Olivier Quisquater

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