Prévenir la maltraitance envers les personnes âgées

L'espérance de vie s'allongeant de plus en plus, le phénomène de la maltraitance des personnes âgées se révèle préoccupant dans nos sociétés. Selon les statistiques disponibles, quelque 6% des seniors de plus de 65 ans en sont actuellement les victimes. Est-il possible de déceler ces mauvais traitements et sous quelles formes se produisent-ils ? Pourquoi beaucoup d'aînés n'osent pas en parler ? Comment prévenir ces abus ?

Que représente la maltraitance des personnes âgées ?

L'ASBL Respect Seniors, l'agence wallonne de lutte contre la maltraitance des aînés, dénombre un total de 5554 contacts échangés tout au long de l'année 2014, soit 9% de plus qu'en 2013. La majorité des «victimes» sont des femmes et près de 9% des situations concernent des groupes d'aînés tels que des couples ou des résidents d'institutions (M.R., M.R.S.).



La définition du Conseil de l'Europe fait référence à la violence portant atteinte à l'intégrité physique ou psychique de ces personnes, que cette violence soit intentionnelle ou non. Il n'est pas rare de constater que la maltraitance physique prenne la forme de coups, brûlures, de chutes provoquées, d'entraves voire d'abus sexuels.



Au plan psychologique, le chantage ou l'infantilisation, les menaces ou interdictions, les insultes et l'absence de communication s'exercent sur un certain nombre de personnes âgées. A côté de ces formes principales de maltraitance, les seniors peuvent également subir :



• des vols, détournements ou héritages anticipés,

• une privation des papiers d'identité

• ou un excès de médication voire son contraire, à savoir l'absence de médicaments prescrits.



La négligence vis-à-vis des seniors peut aussi concerner le manque d'aide dans la vie quotidienne, de nourriture et l'absence de liberté qui leur est accordée.

Comment comprendre le silence des victimes ?

La crainte de représailles ou d'être abandonnées par des personnes à qui elles tiennent affectivement ainsi que le sentiment de culpabilité (être un poids pour les enfants) expliquent en grande partie ce silence.



Certains facteurs liés aux auteurs de cette maltraitance interviennent aussi dans la compréhension de ce phénomène : fragilité psychologique, troubles mentaux et toxicomanie de proches, incapacité à assumer les exigences d'une personne plus ou moins fortement dépendante.



Les études démontrent que la plus grande partie des plaintes de maltraitance émises par les personnes âgées se rapportent à des situations vécues au domicile familial et moins dans les institutions où le personnel est davantage sensibilisé, contrôlé, soutenu et formé au respect.



Souvent cachés, les facteurs de la maltraitance restent difficiles à observer de manière objective et nécessitent de prendre en considération l'ensemble de la situation vécue par le maltraité, le maltraitant et le témoin qui dénonce la souffrance de la personne âgée.

Comment prévenir cette maltraitance ?

Des mesures préventives doivent porter surtout sur l'écoute - une ligne téléphonique gratuite est mise à la disposition en Wallonie, sur l'observation des négligences ou des situations de souffrances excessives ainsi que sur la violation des droits élémentaires de la personne (tel : 00800 30 300).





Gérard De Coninck

Docteur en criminologie

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